Depuis près de quatre ans, Fatoumata Sylla brise les barrières et défie les attentes sociales. Mère de deux enfants et épouse dévouée, elle travaille comme conductrice de tricycle sur l’axe Lambanyi-Tawouya. Un métier souvent perçu comme réservé aux hommes, mais qu’elle assume avec fierté et conviction.
Pour Fatoumata, ce n’est pas seulement une question de gagner sa vie, mais d’affirmer qu’une femme peut tout accomplir avec détermination. « Ce travail n’est pas réservé aux hommes. Les femmes aussi peuvent le faire. Ce n’est pas difficile, il suffit de prier Dieu pour être protégée », affirme-t-elle sans détour. Son revenu, fixé initialement à 100 000 GNF par jour, a récemment augmenté, lui permettant d’atteindre 130 000 GNF, ce qui contribue à alléger les charges de son ménage.
Son mari, Abdoul Karim Sylla, également conducteur de tricycle, soutient pleinement cette initiative. Il se dit fier de son épouse et apprécie l’aide qu’elle lui apporte pour faire face aux dépenses familiales. « Elle m’aide dans beaucoup de choses. Je l’aime profondément. Elle sait que c’est elle qui prend en charge une bonne partie des dépenses », confie Abdoul Karim.
Malgré les difficultés liées à son métier, Fatoumata bénéficie du soutien des policiers locaux, qu’elle connaît bien. Elle n’a jamais été impliquée dans un accident, ce qui renforce son respect et sa sécurité sur la route. Mais aujourd’hui, son principal défi est d’obtenir un nouveau tricycle. Son tricycle actuel commence à montrer des signes de vieillissement, et elle fait appel à l’aide des autorités et des bonnes volontés pour pouvoir continuer son travail dans de bonnes conditions.
Fatoumata Sylla est un exemple de persévérance. Chaque jour, elle défie les attentes de la société tout en prenant soin de sa famille et en contribuant activement à ses finances. Son histoire est celle de nombreuses femmes qui, dans l’ombre, œuvrent sans relâche pour offrir un avenir meilleur à leurs proches.
Aboubacar Oularé pour www.lavoixdupeuple.info