Les enfants de la rue, souvent livrés à eux-mêmes et contraints à des activités commerciales ou à la mendicité, continuent de susciter de vives préoccupations en Guinée. Consciente de l’urgence de leur situation, l’ONG ‘’Même Droits pour les Enfants’’ s’est donné pour mission de défendre leurs droits fondamentaux, en appelant les autorités et les personnes de bonne volonté à soutenir ses initiatives.
« Il est inacceptable de voir des enfants dans les rues, forcés de vendre ou de mendier pour subvenir aux besoins de leurs familles. L’enfant ne doit pas être une source de revenus. Nous avons mené des enquêtes : 90 % des enfants interrogés affirment qu’ils sont contraints à ces activités », a dénoncé Mamadou Oury Barry, président de l’organisation.
Cette réalité met en lumière le désengagement collectif, qu’il s’agisse des familles ou des institutions. Pourtant, l’élaboration récente de l’avant-projet de nouvelle constitution semble marquer un pas important. Pour la première fois, l’éducation gratuite jusqu’à 16 ans y figure comme une priorité nationale. Une avancée saluée par l’ONG, qui considère l’accès à l’éducation comme une pierre angulaire du développement des enfants.
« Nous remercions vivement les autorités d’avoir intégré cette disposition dans l’avant-projet de la constitution. L’éducation est le besoin primordial des enfants et doit être assurée conjointement par les parents et l’État », a souligné Mamadou Oury Barry.
Malgré leur engagement, les membres de l’ONG font face à un manque criant de ressources. Amatoulaye Diallo, chargée de communication, a lancé un appel poignant : « Notre vision est vaste. Si nous recevons les soutiens nécessaires, nous pourrons véritablement changer la vie des enfants vulnérables. Nous avons besoin de locaux, d’outils techniques et d’un appui financier pour concrétiser nos projets. »
En plus des moyens matériels, l’ONG plaide pour l’application effective des instruments juridiques internationaux tels que la Convention relative aux droits de l’enfant, qui garantissent des principes fondamentaux tels que la non-discrimination et le droit de chaque enfant à se développer dans des conditions dignes.
Face à ces défis, le combat pour une enfance protégée et éduquée continue, porté par une organisation déterminée à insuffler un changement durable.
M’Böh Oumar