Trois semaines après les manifestations qui ont paralysé les activités minières de Telimélé à Boké, la Société Minière de Boké (SMB), a lancé le jeudi 15 janvier 2025, les travaux de reprofilage du tronçon Cogon-Paradji. Cette initiative affiche la concrétisation d’un engagement pris lors des négociations houleuses entre les manifestants, les autorités locales et les responsables de cette société minière.
Les tensions, déclenchées par des revendications des communautés impactées, avaient attiré l’attention de toute la région. Les négociations avec les autorités communales ayant échoué, il a fallu l’intervention conjointe des autorités préfectorales et du ministère des Mines pour apaiser la situation. Un protocole d’accord avait alors été signé le 2 janvier 2025 à Thiaga, la base principale de SMB Santou-II-Houda.
Parmi les engagements clés de la SMB figuraient le reprofilage annuel de 20 kilomètres de la route reliant Cogon à Santou, la réalisation de forages solaires dans les villages affectés et des initiatives de formation et d’employabilité pour les jeunes. Le jeudi dernier, le lancement des travaux du premier tronçon de 20 kilomètres s’est déroulé en présence des autorités locales et des responsables de la SMB.
Lors de la cérémonie, le président de la délégation spéciale de Missira a sensibilisé les populations sur l’importance de collaborer avec les entreprises donatrices. « La SMB n’est pas la seule société ici, mais si elle s’engage à aider, nous devons l’accompagner. Nous espérons que d’autres, comme CDM-CHINE et ASHAPURA, prendront exemple et finaliseront le reste de la route. Mais cela ne peut se faire que dans un climat de paix et de dialogue », a-t-il déclaré.
Le sous-préfet, représentant les autorités préfectorales, a renforcé ce message en insistant sur la sécurité et la vigilance des riverains : « Ces entreprises viennent nous aider. C’est à nous de leur faciliter la tâche, même par de simples gestes comme offrir de l’eau aux travailleurs. »
Ce projet, attendu depuis 1998, pourrait transformer la vie de nombreuses populations reliant Telimélé et Boké, via les sous-préfectures de Sangarédi et Koba. Cependant, cette avancée soulève une réflexion plus large : faut-il que les entreprises minières subissent une pression intense pour répondre aux attentes des communautés locales ?
Ibrahima Saapy Diallo pour www.lavoixdupeuple.info