Le Dimanche 12 janvier dernier, aux environs de 20 heures, une partie de la forêt classée de Ziama, joyau de l’Afrique de l’Ouest et patrimoine mondial de l’UNESCO, a été ravagée par un incendie. Ce sinistre, le deuxième en trois ans, menace la plus vaste réserve forestière de la région, connue pour sa richesse phonique et floristique.
Alertées par des fumées s’élevant de cette forêt emblématique, les communautés riveraines ont rapidement averti les autorités locales. Le lieutenant Mombadou Bruno Dopavogui, en charge du site, a mobilisé ses agents dès les premières heures. « Nous avons immédiatement évalué l’étendue des dégâts et entamé des actions nocturnes pour freiner la progression des flammes, » explique-t-il. Jusqu’à 2 heures du matin, équipes de terrain et villageois ont combattu les flammes, balayant les zones atteintes pour contenir le feu.
Lundi, la lutte a continué, cette fois renforcée par des jeunes volontaires des villages voisins. Grâce à ces efforts conjoints, près de 80 % de l’incendie a été maîtrisé. Cependant, les sources de bois mort, encore fumantes, posent un risque de résurgence. « Ce matin, nous avons relancé la mobilisation pour éteindre définitivement les foyers résiduels, » a précisé le lieutenant Dopavogui.
Cette tragédie affiche encore une fois les défis auxquels font face les conservateurs de la forêt Ziama : manque d’équipements adéquats, personnel insuffisant et conditions de travail précaires. « Nous n’avons ni les outils nécessaires ni des effectifs suffisants. Aujourd’hui, seulement une cinquantaine d’agents sont disponibles pour surveiller cette vaste réserve, au lieu des 145 requis, » déplore le chef du site.
Outre les flammes, c’est la survie même de ce patrimoine naturel qui est en jeu. Le lieutenant Dopavogui insiste sur la nécessité d’un soutien accru : « Il faut des équipements modernes pour intervenir efficacement et une sensibilisation constante pour que chacun prenne conscience que la préservation de cette forêt concerne tout le monde. »
L’avenir de Ziama dépendra de la capacité des autorités à répondre à ces appels urgents, afin d’éviter que la nature ne succombe à l’indifférence humaine.
Decryptage Djoumè Sacko