Le secteur de l’électricité en Guinée traverse une crise profonde, teintée par un gaspillage énergétique alarmant. Selon le ministre de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, M. Aboubacar Camara, près de 30 % de l’énergie produite dans le pays, soit environ 60 mégawatts, sont perdus chaque jour. Une situation qui coûte à l’État guinéen plus de 15 millions de dollars par mois.
Malgré des subventions annuelles atteignant 3 000 milliards de francs guinéens, ce secteur stratégique peine à répondre efficacement aux besoins de la population. Ce paradoxe interpelle d’autant plus que la Guinée dispose d’un potentiel énergétique considérable. Cependant, la mauvaise gestion et les habitudes de consommation peu responsables aggravent ce gâchis économique.
Pour remédier à cette hémorragie financière, le gouvernement a lancé une campagne nationale de sensibilisation. Cette initiative vise à encourager un usage rationnel de l’électricité afin de préserver les infrastructures, souvent mises à rude épreuve. Le ministre a également appelé les conseillers nationaux à soutenir cette démarche, en s’impliquant activement pour éduquer les citoyens sur l’importance de réduire le gaspillage.
Au-delà de l’impact économique, cette situation accentue les inégalités d’accès à l’électricité. Des millions de Guinéens restent privés d’une énergie de qualité, tandis que les pertes quotidiennes fragilisent davantage le réseau. Pour Aboubacar Camara, cette bataille est cruciale non seulement pour réduire les coûts, mais aussi pour garantir une transition énergétique durable.
En conjuguant efforts institutionnels et engagement citoyen, la Guinée pourrait transformer ce défi en une opportunité de modernisation et de responsabilisation collective. Le temps presse, car chaque mégawatt gaspillé représente non seulement des pertes financières, mais également une entrave au développement du pays.
Ibrahima Diallo