Alors que le continent africain est celui qui émet le moins de gaz à effet de serre, ces pays sont parmi les plus vulnérables aux conséquences du dérèglement climatique.
Ces dernières sont exacerbées par le phénomène météorologique cyclique El Nino qui leur donne une dimension extrême, c’est notamment le cas des cyclones tropicaux, devenus plus fréquents et plus intenses.
En janvier, l’ouragan Belal frappe l’Île Maurice et cause des dégâts considérables. Des milliers de personnes se retrouvent sans électricité.
Plus de 5 000 foyers sont touchés par le cyclone Gamane qui traverse Madagascar en mars, et force 20 737 personnes à se déplacer.
En mai, les régions côtières du Kenya et de la Tanzanie sont également dévastées par l’ouragan Hidaya. Cet événement tropical a mis en exergue la vulnérabilité de l’Afrique de l’Est.
Les cyclones sont souvent précédés de fortes pluies qui engendrent des inondations et des glissements de terrain. Cette année le Kenya mais surtout la République démocratique du Congo, déjà en proie au conflit dans sa région Est, ont été le théâtre de torrents qui ont détruit des routes et des habitations.
Au Sahel, la saison des pluies prévue de juillet à septembre a été marquée par des pluies abondantes et des inondations notamment au Soudan en août, ou encore au Nigeria au Niger au Tchad et au Cameroun.
2024 est la première année au-dessus du seuil de 1,5 °C de réchauffement assure le dernier rapport du service changement climatique de l’observatoire européen Copernicus publié le 9 décembre.
rapporte que la moyenne des températures relevées depuis janvier fait état d’une « anomalie » de +0,14°C par rapport à la même période l’année dernière.
En Zambie, la saison des pluies prévue d’octobre à mars s’est arrêtée en janvier. L’extrême chaleur entraîne des longues périodes de sécheresse qui affectent non seulement la sécurité alimentaire, mais aussi la production d’énergie.
Au Soudan du Sud, le mercure a atteint 45 degrés, le gouvernement a dû pour la première fois décider de fermer les écoles en raison d’une vague de chaleur.
Ces modifications significatives des schémas météorologiques ont un impact sévère sur l’agriculture dont dépend notamment 70% de la population d’Afrique australe pour sa subsistance. La région a connu de graves conditions de sécheresse, ce qui a plongé des millions de personnes dans la faim.
Pour ces raisons, le Lesotho, le Malawi, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe ont déclaré que la crise de la faim que vivait leur nation était une catastrophe nationale en octobre dernier. Le PAM estime que quelque 21 millions d’enfants d’Afrique australe souffrent actuellement de malnutrition en raison de l’échec des récoltes.
Les pays africains perdent en moyenne de 2 à 5% de leur PIB à gérer les événements extrêmes climatiques.
Lors de la COP29 en novembre dernier, les pays développés principaux émetteurs de gaz à effet de serre se sont mis d’accord sur un nouvel objectif de financement de 300 milliards de dollars par an d’ici 2035, un montant bien en dessous des 1300 milliards de dollars estimés par les Etats en développement pour leur adaptation au changement climatique.