La commission réconciliation, droits humains, justice, communication et information du Conseil National de la Transition (CNT) a tenu, ce jeudi 12 décembre 2024, une séance de travail avec les cadres du Secrétariat Général des Affaires Religieuses (SGAR). L’objectif de cette rencontre était d’examiner le projet de budget prévisionnel de la Loi de Finances Initiale (LFI) 2025 relatif au fonctionnement de ce département stratégique.
Lors de la session, il a été rappelé qu’en 2024, le budget alloué au SGAR s’élevait à 127 820 390 303 GNF. Ce montant a été révisé à la hausse dans la Loi de Finances Rectificative (LFR) 2024, atteignant 205 450 441 630 GNF, soit une augmentation de 62%, avec un taux d’exécution de 50%.
Cependant, pour 2025, le budget prévisionnel du SGAR a connu une forte baisse, se chiffrant à 121 722 892 301 GNF, soit une diminution de 83 727 549 329 GNF par rapport à la LFR 2024. Cette réduction du budget a suscité des inquiétudes au sein des cadres du SGAR, qui estiment que cette enveloppe risque de limiter la mise en œuvre de plusieurs projets phares.
Dans son intervention, le secrétaire général adjoint du SGAR a fait état des défis majeurs rencontrés lors de l’exécution du budget 2024, notamment :
• Insuffisance de la dotation du Titre III : Cette faiblesse budgétaire a conduit à la nécessité de solliciter des crédits supplémentaires pour le financement du concours national de mémorisation et d’interprétation du Saint Coran.
• Erreur d’orientation des crédits d’investissement : Les crédits de dépenses d’investissement affectés au projet/programme de 2024 ont été dirigés vers une seule région au lieu des huit (8) régions prévues, ce qui a déséquilibré l’exécution des projets au niveau national.
• Manque de ventilation des régulations : La régulation des crédits n’a pas pris en compte les besoins des huit (8) régions.
• Retard dans l’élaboration du plan d’engagement : Ce retard a impacté le processus d’engagement des dépenses, ralentissant ainsi la mise en œuvre de certains projets.
Face à ces défis, le SGAR a formulé des propositions pour renforcer ses capacités d’action en 2025. Les principales priorités du Secrétariat Général des Affaires Religieuses sont les suivantes :
• Prise en charge des agents : Le SGAR souhaite que ses agents travaillant dans les structures déconcentrées bénéficient d’un statut de contractuels, ce qui garantirait leur stabilité et leur efficacité au service de la population.
• Construction de nouveaux bâtiments et infrastructures :
• Siège du SGAR ;
• Centres islamiques régionaux ;
• Centre chrétien national ;
• Maison du Hadj.
• Renforcement des moyens logistiques : L’acquisition de moyens de transport supplémentaires et l’amélioration des moyens de mission sont jugées essentielles pour faciliter la mobilité des agents sur le terrain.
À la fin de la rencontre, les cadres du Secrétariat Général des Affaires Religieuses (SGAR) ont formulé quatre recommandations majeures afin d’assurer l’efficacité de leurs missions en 2025. Ces recommandations sont les suivantes :
1. Révision à la hausse du budget 2025 :
Si le budget prévisionnel de 121 722 892 301 GNF ne peut être augmenté, le SGAR demande au moins d’obtenir l’enveloppe budgétaire de 205 450 441 630 GNF qui avait été validée dans la LFR 2024. Cette somme permettrait de financer efficacement les missions du SGAR sur tout le territoire national.
2. Paiement à temps des montants engagés :
Le SGAR recommande le paiement rapide des engagements financiers, notamment ceux du troisième trimestre, pour permettre un bon fonctionnement des services administratifs et garantir la fluidité des activités.
3. Accompagnement substantiel pour la gestion des pèlerinages :
Compte tenu de l’augmentation prochaine du quota de pèlerins accordé à la Guinée par l’Arabie Saoudite (passant de 10 000 à 14 000 pèlerins), le SGAR sollicite un accompagnement financier conséquent. Ce soutien financier permettra de mieux organiser le voyage spirituel du Hadj pour les citoyens guinéens.
4. Augmentation du budget du carburant et des pré-imprimés :
Le SGAR déplore l’insuffisance des moyens financiers dédiés au carburant et aux pré-imprimés, bien que le département soit sollicité pour transférer 20% de son budget global pour répondre à des demandes urgentes. L’augmentation du budget de carburant est donc jugée essentielle pour assurer le bon fonctionnement du service.
La présentation du projet de budget prévisionnel 2025 du SGAR a mis en évidence des besoins critiques en termes de financement, de gestion des ressources humaines et de soutien logistique. Les cadres du SGAR ont plaidé pour une augmentation de leur budget afin de faire face aux défis liés à la modernisation des infrastructures religieuses, au renforcement des capacités de leurs agents et à l’accompagnement des pèlerinages en Arabie Saoudite.
Le Conseil National de la Transition (CNT) devra examiner ces doléances avant de valider le budget final 2025. Les conseillers nationaux se sont engagés à analyser de manière approfondie les demandes formulées par le SGAR, tout en veillant à l’efficacité des dépenses publiques.
Maciré Camara