Tenu ce samedi 30 novembre 2024, d’un atelier national sur les pratiques Agroécologiques et changements climatiques à Conakry. C’est une initiative de l’Association de Coopération de Recherche pour le Développement (ACORD-GUINEE), en collaboration avec la Confédération Nationale des Organisations Paysannes (CNOPG). Il s’inscrit dans le cadre du : « Projet d’appui à la transition agroécologiques des exploitations agricoles familiales dans les quatre régions naturelles de la Guinée pour une amélioration des revenus et de la souveraineté alimentaire des producteurs », avec un appui technique et financier du CCFD Terre -Solidaire.
Selon Ibrahima Soumaoro de l’ONG ACORD-GUINEE, l’objectif était de renforcer les capacités des représentants des organisations paysannes agricoles sur les pratiques et techniques agroécologiques pour un changement de pratiques culturales en faveur de la sauvegarde de la biodiversité. : « Nous sommes en train aujourd’hui de renforcer leurs capacités pour qu’ils puissent vraiment adopter de nouvelles pratiques agricoles notamment l’agroécologie. Et qui parle d’agroécologie, parle forcement de changements climatiques. Alors c’est ce qui a motivé l’organisation de cet atelier, parce que l’agroécologie, c’est tout ce qui est lié à la nature, la sociologie, l’économie, la biodiversité et l’écologie. Elle offre des solutions aux défis environnementaux, sociaux et politiques auxquels nous faisons face aujourd’hui » a-t-il souligné.
La rencontre a connu la participation des acteurs venus des quatre régions du pays. Une initiative saluée par la Confédération Nationale des Organisations Paysannes (CNOPG). Pour le représentant du président de cette organisation, Pastoriah Sylla, la thématique est très importante, compte tenu de la vulnérabilité des producteurs face aux changements climatiques. « On a connu cette année des inondations et de l’arrêt brusque de la pluie par endroits. Il est donc de notre devoir de rechercher des voies et moyens de se former pour pouvoir affronter les défis. Et à chaque participant de partager son expérience selon sa région afin de permettre à tous les participants de s’armer de ces bonnes pratiques agroécologiques au sein de nos organisations » a-t-il souhaité.
L’expert Mamadi Goïta Directeur exécutif d’un Institut de Recherche basé au Mali a pu partager ses expériences de bonnes pratiques relatives aux grands principes de l’agroécologie, qui selon lui si elles sont utilisées par les producteurs guinéens pourraient être bénéfiques. Pour lui : « l’agroécologie est une approche, un mode de vie qui parle de la production de façon durable mais aussi de la transformation des produits, de la consommation et de recyclage. Donc, c’est lié au système alimentaire, plus que l’actu biologie. Il est question de connaitre comment produire de façon durable et consommer de façon durable et continuer à avoir des produits de qualité. Donc, c’est la solution que nous avons aujourd’hui pour s’adapter aux changements climatiques. L’union européenne a adopté déjà une politique de réduction de l’utilisation des intrants chimiques et d’aller vers l’agroécologie. L’Afrique a la chance de ne pas être beaucoup plus polluée » a-t-il souligné.
Au cours de cet atelier, des participants ont fait des travaux sur des pratiques existantes dans les quatre régions de la Guinée. Elles sont relatives aux pratiques d’adaptation aux changements climatiques ; des recommandations pour faire avancer l’agroécologie en Guinée. Par exemple en Guinée forestière, des engrais organiques solides et liquides sont utilisés à savoir : (bio fertilisants, les Boca chis, tutonias, les feuilles de neem, orties etc. Au niveau des bio pesticides, il y’a le piment, l’ail, la citronnelle, les basiliques sauvages, l’agroforesterie, la monoculture, la rotation de cultures, l’assolement). S’agissant des des pratiques d’adaptation aux changements climatiques qui sont pratiquées, il y’a les paillages, l’engrais verts, légumineuses, semences locales, des variétés de gombos (wassaguè), Niebè (kpakoutowoe), variété locale d’arachide (Tigakologui) ; le maraichage. Quant aux recommandations pour faire avancer l’agroécologie en Guinée. Il a été proposé, d’une promotion et de vulgarisation à grande échelle de l’agroécologie ; la prise en compte de l’agroécologie dans la loi d’orientation agricole (LOA) ; l’accompagnement des producteurs à la base sur les itinéraires techniques de fabrication des bios pesticides et bio fertilisant entre autres.
Oumar M’Böh