Le Président de la République de Türkiye, Recep Tayyip Erdogan, a une nouvelle fois appelé à une refonte totale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), affirmant que celle-ci n’est plus en mesure de répondre aux défis actuels, notamment au Moyen-Orient.
Le Chef de l’Etat turc a pris la parole, vendredi, lors du « TRT WORLD FORUM 2024 », réuni à Istanbul.
Il a appelé particulièrement voulu attirer l’attention des participants venus du monde entier sur les imperfections persistantes du système mondial. L’ONU a été au centre de ses critiques.
Il a une fois de plus appelé à une réforme en profondeur des Nations unies, soulignant que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité ne pouvaient décider pour près de 200 pays dans le monde.
« Les Nations unies doivent être entièrement réformées. Le monde ne peut être laissé à la merci des cinq pays permanents (membres du Conseil de sécurité). Le destin de 194 pays ne peut être laissé entre les mains ou sur ce qui va sortir de la bouche de l’un de ces cinq membres permanents », a lancé Erdogan.
Le président turc dénonce depuis longtemps le système des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, en vertu duquel ces pays peuvent à eux seuls opposer leur veto à des décisions importantes : « Le monde est plus grand que cinq » est une formule qu’il reprend régulièrement sur ce sujet.
« La guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui va bientôt entrer dans sa quatrième année, nous a montré la faiblesse du système international fondé sur des règles », a-t-il ajouté.
Et de poursuivre: « À Gaza, non seulement les valeurs humanitaires, mais aussi la fiabilité du système mondial, l’ONU, ont été mises à l’épreuve ».
« L’issue de cette tragédie humaine, alimentée par la honte de l’Holocauste, est une impasse, une catastrophe », a-t-il défendu, faisant référence à la culpabilité des pays occidentaux à l’égard de l’Holocauste, qui les a empêchés de critiquer Israël, qui commet un génocide à Gaza depuis plus d’un an maintenant.
« Pouvons-nous dire ce n’est pas notre affaire face à l’agression israélienne qui met en danger non seulement ses propres citoyens, mais aussi tous ceux qui vivent dans la région ? Alors que nous pouvons vivre ensemble en paix, pourquoi ce sang, ce conflit, cette guerre ? Si nous n’agissons pas aujourd’hui, quand agirons-nous ? », a-t-il imploré.
Et de souligner: « L’humanité est à un tournant. Certains événements n’affecteront pas seulement les 5 à 10 prochaines années, mais aussi l’avenir de nos petits-enfants ».
« La douleur des opprimés de Gaza, de Palestine et du Liban est la nôtre », a déclaré le dirigeant turc, ajoutant que « le consentement à l’oppression est aussi l’oppression », en référence aux partisans du génocide et des politiques d’oppression d’Israël.
La Türkiye agit dans l’intérêt de la paix, de la justice et de la sécurité de toute la région, a-t-il ajouté.
Tout au long de l’histoire, la nation turque a toujours ouvert « grand ses portes » à tous ceux qui ont été victimes d’oppression, qu’ils soient juifs ou chrétiens, a-t-il ajouté.
Mais le Chef de l’Etat turc croit en une issue à la situation actuelle.
« Pour ceux qui sont capables de la saisir correctement, chaque crise a le potentiel d’annoncer une nouvelle ère et d’ouvrir la voie à un nouveau départ », a-t-il dit.
Il a, en ce sens, salué le cessez-le-feu entre Israël et le Liban. « Nous faisons le souhait que le cessez-le-feu convenu entre Israël et le Liban sera durable. »
Et d’ajouter pour finir: « Nous sommes disposés à tout faire pour mettre fin au génocide à Gaza et ouvrir la voie à une paix durable. Un cessez-le-feu durable doit être instauré à Gaza dès que possible avant que l’humanité ne s’abaisse davantage. C’est ce que la Türkiye préconise depuis le début ».
Le Forum mondial TRT, organisé par le radiodiffuseur national turc TRT, doit s’achever samedi.
Source: Anadolu