Le président de la Transition du Mali, le général d’armée, Assimi Goïta, a limogé le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga et dissous le gouvernement, selon un décret présidentiel lu ce mercredi à la télévision nationale (ORTM).
« Le président de la transition, chef de l’État (…) décrète qu’il est mis fin aux fonctions du Premier ministre et des membres du Gouvernement », indique un décret lu à la Radio et Télévision malienne par Alfousseyni Diawara, secrétaire général de la Présidence.
Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a vivement critiqué, samedi, lors du meeting du « Mouvement du 5 juin, rassemblement des forces patriotiques » (M5-RFP), la gestion de la transition.
Dans son discours de 23 pages, Choguel Kokala Maïga a d’abord dressé un bilan de la transition avant de souligner ses inquiétudes par rapport à la gestion de la transition.
« La transition était censée prendre fin le 26 mars 2024, mais on a assisté à son report sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement », a-t-il déploré.
« Moi-même, en tant que Premier ministre, je me contente des rumeurs de la presse ou d’une interprétation aléatoire des faits et gestes du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation », avait-il encore dénoncé.
Depuis son discours du 16 novembre 2024, des voix s’élèvent au Mali pour demander la démission du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et exiger des poursuites judiciaires pour « haute transition ».
Le Collectif de défense des militaires (CDM) a « condamné avec rigueur » les propos du Premier ministre et exigé sa démission pour haute trahison dans un délai de 72 h.
La même source précise que « Choguel Kokalla Maïga a trahi sa mission et s’inscrit désormais dans une logique de délation des autorités de la Transition ».
Pour rappel, le président malien de la transition Assimi Goïta a nommé Choguel Kokalla Maiga au poste de Premier ministre le 7 juin 2021 après sa prise de fonctions comme chef d’État.
Assimi Goïta avait mené le coup d’État, mettant fin au mandat du président Ibrahim Boubaker Keita, le 18 août 2020.
Après des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de l’Union africaine, Goïta a été contraint de céder le pouvoir au président Bah N’Daw qui devait mener une transition de 18 mois, à compter du 15 septembre 2020.
Huit mois plus tard, un nouveau putsch a mis fin aux fonctions de N’Daw et Goïta a repris le pouvoir.