La problématique du dépotoir central de déchets de la ville de Conakry est devenue une préoccupation majeure des autorités et des populations riveraines. Car ce site opérationnel depuis les années 80 est aujourd’hui débordé par la quantité de déchets produits dans la capitale. Il est situé à Dar es Salaam, entre les communes de Ratoma et de Gbéssia, le nom de cette décharge est tantôt attribué à la minière, tantôt à Concasseur.
Une situation qui découle du fait que, par le passé, le quartier Dar es Salam abritait une mine, une carrière pour divers usages. 44 ans après son ouverture comme dépotoir d’ordures, la situation de ce site est actuellement alarmante. Selon le président de la Commission Affaires Economiques et Développement Durable du conseil national de la transition (CNT), honorable Dr Alpha Abdoulaye Diallo, cette décharge est devenue sauvage en plein milieu urbain. « C’est un désastre environnemental, c’est un désastre sanitaire parce qu’à longueur de journée, nous voyons des camions défilés pour déverser des déchets. Mais ce qui est encore plus grave, c’est le fait que des particuliers viennent ramasser des pneus dans ces déchets et essayent de calciner ces pneus pour tirer des ferrailles. Et donc cette fumée qui se dégage déverse une fumée noire à de longues distances. Cette fumée noire touche même notre aéroport. Donc ce qui veut dire que cette décharge constitue véritablement un problème de santé publique en milieu urbain » a-t-il déploré.
Face à cette situation, les autorités ont pris l’initiative de déplacer cette décharge à Kouria dans la préfecture de Coyah. Au dire de l’assistant technique du directeur général de l’agence nationale d’assainissement et de la salubrité publique, Souleymane Traoré, les démarches sont en cours pour la mise en œuvre du projet. Selon lui : « on a recruté une assistante technique en maîtrise d’ouvrage qui va aider la cellule de suivi du projet à mettre en œuvre ce projet. Après le recrutement, il va y avoir encore le recrutement d’une maîtrise d’œuvre. Avant, on doit se rassurer d’abord de la mise à disposition du foncier nécessaire pour le projet » a-t-il informé.
De nos jours, les citoyens de Conakry produisent 1 900 tonnes de déchets par jour et seulement 1 200 sont mis en décharge, ce qui représente un manque à gagner dans la mise en décharge de 700 tonnes de déchets par jour.
M’Böh Oumar