Au Sénégal, l’exploitation artisanale représente plusieurs tonnes d’or par an et fournit du travail à des milliers de personnes. Concentrée dans la région de Kédougou où coule la rivière Falémé, l’activité a également des conséquences sur l’environnement et la santé des populations.
Au Sénégal, l’exploitation minière le long de la rivière Falémé est suspendue jusqu’au 30 juin 2027. C’est l’annonce faite mardi 27 août par les autorités locales, dans une nouvelle tentative de protéger ce cours d’eau de la pollution chimique.
Ressource essentielle, la rivière Falémé et son écosystème sont en effet menacés par les produits chimiques qu’y déversent les artisans miniers ainsi que par leurs méthodes d’extraction. Il s’agit notamment du mercure et du cyanure, utilisés par les orpailleurs pour traiter le minerai afin d’en extraire les pépites d’or.
Les artisans détruisent aussi les arbres afin de gagner de l’espace pour l’exploitation de l’or, ou draguent le fleuve avec des machines qui contribuent à la mort d’espèces halieutiques et au déversement d’hydrocarbures dans la rivière.
C’est ce qui justifie le décret signé par le président Bassirou Diomaye Faye, interdisant les activités minières dans un rayon de 500 mètres autour de la rive gauche de la falémé et suspendant aussi la délivrance de nouveaux titres miniers.
Selon une étude publiée en 2018, la production artisanale d’or au Sénégal dépasse 4 t par an et emploie des dizaines de milliers de personnes. L’activité se concentre dans la région de Kédougou, où coule la rivière Falémé. Quoique nécessaire pour l’environnement et la santé des populations, l’interdiction décidée par les autorités peut donc réduire les moyens de subsistance de ces orpailleurs. Cela pose un autre défi au gouvernement sénégalais, nécessitant la mise en œuvre de mesures d’atténuation.
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