La coordinatrice nationale par intérim du Réseau Ouest Africain pour l’Édification de la Paix (WANEP), HEBELAMOU Koly Lucie a au cours de l’Émission ‘’Initiative Citoyenne’’ de la Radio Parlementaire du Conseil national de la Transition (CNT), où elle était invitée, informé l’opinion des activités que mène leur organisation dans le cadre de la prévention et la gestion des conflits, pour une Guinée paisible et prospère.
Selon elle, les femmes devraient être mises au centre de tous les processus de prévention, mais aussi et surtout de résolution des conflits dans un pays. Car, “elles sont partout et sont plus informées que les hommes. C’est le cas par exemple de la rébellion à Gueckédou, où les femmes du marché ont donné l’alerte, notamment les vendeuses du riz qui ont dit que nous observons les jeunes qui quittent de l’autre côté de la rivière pour venir acheter du riz et puis ils se retournent. Donc, la femme elle est au marché, elle est à l’écoute elle est partout, nous sommes partout et nous sommes plus informés que les hommes et on se dit que la femme dans ce contexte occupe une place importante que ça soit dans la prévention, dans la gestion comme dans la résolution des conflits. Parce que dans la gestion des conflits, quand vous impliquez les femmes vous voyez les familles qui sont en conflits avec les voisins, c’est tendu. Mais lorsque sa femme lui parle il va écouter. Et lorsque vous demandez à une femme de mener des enquêtes, elle parviendra à avoir de bons résultats” a-t-elle rappelé.
Par ailleurs, HEBELAMOU Koly Lucie a rappelé le rôle que joue et compte jouer leur organisation en cette période de Transition en République de Guinée. Selon elle : “Nous avons des plateformes qu’on appelle plateformes d’alerte précoce, nous veillons sur tous les indicateurs qui peuvent inciter à la violence. Nous avons des moniteurs au nombre de 33 qui couvrent toute la Guinée, et qui font des alertes. Nous avons des analystes sur place qui remontent les alertes en fonction des domaines, notamment celles basées sur des violences basées sur le genre. Et ces alertes sont aussitôt analysées par nos spécialistes dont les rapports sont partagés avec les autorités administratives pour lesquelles d’ailleurs nous travaillons” a-t-elle ajouté.
Enfin, elle dira que leur organisation Wanep-Guinée souhaite voir : ‘’Une Guinée apaisée et prospère’’. Mais leur organisation est confrontée à des difficultés, notamment celles relatives à la non compréhension de certains par rapport au fonctionnement de Wanep et sa non reconnaissance au niveau local, mais aussi renouvellement de leur Agrément. C’est pourquoi, elle a lancé un appel pressant à l’endroit du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, pour : “l’obtention de notre Agrément et dire aurevoir aux récépissés. Et aux autorités de nous faciliter la tâche pour pouvoir les accompagner. Parce que lorsqu’il y a la paix, l’État même peut dormir tranquillement’’ a-t-elle sollicité.
Ci-dessous des informations sur Wanep :
“WANEP-Guinée est le réseau national membre du Réseau Ouest Africain pour l’Édification de la Paix (WANEP), créé en 2003, il œuvre dans le domaine de la prévention, la gestion des conflits et la consolidation de la paix en Guinée à travers quatre (04) programmes :
Le programme d’éducation de la jeunesse à la culture de la paix à travers lequel le réseau cherche à promouvoir la culture de la non-violence et de la paix au sein des communautés en mettant un accent particulier sur les enfants et les jeunes dans les écoles et secteurs informels.
Le programme des femmes engagées dans la construction de la paix (WIPNET) à travers lequel WANEP-Guinée favorise l’intégration et la transversalité de la perspective ‘’Genre’’ dans l’édification de la paix et la prévention des conflits au niveau communautaire, national et régional.
Le programme d’Alerte Précoce et réponse rapide qui vise l’amélioration de la sécurité humaine par la surveillance des situations et des rapports sociopolitiques qui pourraient dégénérer en conflits, conflits violents et destructeurs.
Le programme de recherche en édification de la paix et renforcement des capacités à travers lequel les études, enquêtes et formations en peace building sont souvent entreprises pour une meilleure intervention sur le terrain.
LA VISION de WANEP est : une Guinée caractérisée par des communautés justes et paisibles, ou la dignité de la personne humaine est primordiale et où les gens peuvent satisfaire leurs besoins humains fondamentaux et choisir librement leurs propres destinées.
La mission du Réseau WANEP Guinée est de permettre et favoriser en Guinée, le développement de mécanismes de coopération entre les praticiens de l’édification de la Paix au sein de la Société Civile et les organisations, en favorisant des réponses collectives face aux différents conflits qui sont quelque fois violents. Ensuite, il se veut une structure à travers laquelle, les praticiens et les institutions pourront régulièrement échanger leurs expériences et des informations, sur des questions d’édification de la Paix, de conflits, de réconciliation sociale, religieuse et politique. Enfin, il compte promouvoir les valeurs culturelles et sociales de la République de Guinée, comme des ressources essentielles pour l’édification de la Paix.
Dans le but de contribuer à la réussite d’une transition apaisée en Guinée, le NDI en consortium avec IFES, grâce à l’appui financier de l’USAID a initié le programme dénommé STEP (Supporting the Transition and Electoral Process in Guinea- Soutien à la transition et aux processus électoraux en Guinée) dans lequel les organisations locales de la société civile dont le WANEP GUINEE apporteront une contribution citoyenne significative.
Dans cette dynamique, WANEP Guinée, avec l’appui technique du NDI et financier de l’USAID, entend mettre en œuvre le projet ‘’ d’appui à la prévention des conflits et à l’atténuation des risques de violences pour une transition apaisée en Guinée’’. L’objectif de ce projet est de contribuer à la prévention des conflits et à l’apaisement de la situation sociopolitique du pays pendant et après la transition”.
Oumar M’Böh