Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a prononcé mercredi soir son premier discours à la nation, à l’occasion du 64ᵉ anniversaire de l’indépendance du pays célébré ce jeudi. Fraîchement investi, Faye a levé le voile sur les grandes orientations de sa politique.
« Mon rôle, et je compte l’assumer pleinement, est de tendre la main à toutes et à tous, pour rassembler, rassurer, apaiser et réconcilier, afin de conforter la paix, la sécurité et la stabilité indispensables au développement économique et social de notre cher pays », a déclaré le chef d’Etat, relayé par l’agence de presse sénégalaise (APS / Officielle).
« Les Sénégalais sont braves mais ils sont fatigués et attendent de nous des solutions contre la vie chère. La question du coût de la vie me préoccupe particulièrement et retient toute mon attention », a-t-il poursuivi, promettant « des mesures fortes » « dans les jours à venir » et plaidant pour « pour une gouvernance publique plus moderne, plus républicaine et plus respectueuse des droits humains ».
Annonçant sa démission de son poste de secrétaire général de PASTEF-Les Patriotes, dans l’objectif de « [se] mettre au-dessus de la mêlée », il a indiqué qu’il convoquerai « de larges concertations avec la
classe politique et la société civile » portant sur la réforme du système électoral, notamment « le remplacement de la CENA par une Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec un renforcement de ses moyens de fonctionnement et de ses prérogatives » et « la rationalisation du nombre de partis politiques, ainsi que leur financement ».
Il a également annoncé son intention d’organiser des assises regroupant les professions de la justice pour « la réconcilier avec le peuple au nom duquel elle est rendue ».
Concernant l’exploitation des ressources naturelles, le président sénégalais a déclaré qu’il « ferai procéder à la divulgation de la propriété effective des entreprises extractives », rassurant toutefois les « pays amis et partenaires » que « le Sénégal reste un pays ouvert et accueillant pour tous ».
« Nous avons la responsabilité historique de conforter notre souveraineté en rompant les chaines de la dépendance économique », a-t-il estimé, mettant l’accent sur le maintien et le raffermissement des « relations de bon voisinage et de solidarité agissante au sein de nos organisations communautaires, notamment la CEDEAO et l’UEMOA (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et Union économique et monétaire ouest-africaine, NDLR) ».
« Nous demeurons fermement engagés dans la construction de l’intégration africaine et la réalisation des objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine », a-t-il expliqué.
Et de noter : « Ce soir, alors que nous célébrons notre liberté retrouvée, mes pensées vont à nos vaillants résistants, héros célèbres ou méconnus, qui, se donnant corps et âme, ont défié l’odieux système colonial et sa prétendue mission civilisatrice, pour défendre la liberté de notre peuple et ses valeurs de culture et de civilisation ».
Il a rendu hommage à ses prédécesseurs, « les présidents Senghor, Diouf, Wade et Sall, qui, chacun, a apporté sa pierre à l’œuvre de construction nationale ». « C’est sur la base de ce legs que je veux poursuivre avec vous notre quête collective du Sénégal de nos rêves », a-t-il indiqué.
Bassirou Diomaye Faye a également tenu à rendre hommage aux forces de défense et de sécurité, leur exprimant sa « fierté » et son « soutien », ainsi qu’aux jeunes, « cœur battant de la nation ».
« Chers jeunes du Sénégal, je fais miens vos rêves, vos aspirations, et vos ambitions légitimes de réussir pour être utiles à vous-mêmes, à vos familles, vos communautés et votre pays », s’est-il exclamé.