Dans la mise en œuvre de la politique pénale du gouvernement, le ministre de la justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright ne compte pas baisser l’échine. Alors que beaucoup d’observateurs avaient estimé qu’on entendait plus ce ministre de la justice sur des cas d’injonctions, il vient de réveiller un dossier qui dormait il y’a plus de trois mois maintenant. C’était à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée ce lundi 29 janvier 2024.
Au cours de laquelle, le garde de Sceaux a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire contre trente-trois (33) directeurs administratifs et financiers ‘’DAAF’’ y compris celui de son département pour des faits ‘’présumés de concussions et de corruption’’.
Selon l’ancien Procureur de la République : « Nous avons demandé aux procureurs généraux de Conakry et de Kankan et à la CRIEF de prendre une réquisition aux fins d’interdiction de sortie du territoire de tous les directeurs des établissements publics à caractère administratif (EPA). Et qu’une enquête, sans délai, soit ouverte pour que chacun présente son rapport et comment il a utilisé son budget ? Ce ne sont pas des annonces de feu de paille, ça va être suivi à la lettre. Personne n’est accusé, tous bénéficient de la présomption d’innocence mais chacun viendra se justifier » a-t-il indiqué.
Pour monsieur le ministre, la politique pénale du gouvernement ne doit pas être dirigée contre une personne. « Elle ne doit pas être tournée contre qui que ce soit, mais vers les faits, d’autant plus que les EPA doivent jouer un rôle capital (…). Le chef de l’État a mis des moyens colossaux à leur disposition. Ils bénéficient d’une autonomie financière, qu’ils doivent venir désormais justifier » a-t-il rappelé.
L’ancien procureur général estime pour qu’il y ait des règles de transparence dans le cadre de l’exécution budgétaire, il faut qu’une enquête sérieuse soit ouverte par rapport à l’exécution réelle des différents budgets
Plus loin, Charles Wright ajoutera que cette politique est en droite en ligne avec la mise en application de la politique pénale du gouvernement. Le garde de Sceaux laisse entendre que pour le moment aucun de ces concernés ne sortira du territoire national. : « Aucun de ces DAF ne va sortir du pays jusqu’à la fin de l’enquête. Nous sommes dans la période de reddition des comptes» a-t-il avertit.
Mais qui sont ces directeurs concernés par cette interdiction et ces présumés détournements et de corruption ?
Voici la liste !!!
1-Benne Sylla: DAF à la présidence de la République;
2-Amadou Soumah: DAF à la primature;
3- Mohamed Kaba DAF du ministère de la l’administration du territoire et de la décentralisation
4- Mohamed Kefin Chérif, DAF du ministère de la sécurité et de la protection civile
5- Mme Aminata Touré: DAF au ministère de la justice et des droits de l’homme
6- Mme Soua Doré: DAF du ministère des affaires étrangère, de la coopération et de l’intégration africaine et des guinéens vivants à l’étranger ;
7- Stéphane Zoumanigui DAF du ministère de l’économie et des financières
8- Lamine Condé : DAF du ministère du travail et de la fonction publique
9- Alia Badara Condé : DAF du ministère de l’agriculture
10- Mohamed Aminata Doumbouya : DAF du ministère de la pêche et de l’économie maritime ;
11- M’Mahawa Kanté DAF du ministère des Mines et de la géologie
12- Moïse Emmanuel Doumbouya : DAF du ministère des infrastructures et des travaux publics ;
13- Balla Moussa Camara DAF : du ministère de l’habitat et de l’aménagement du territoire ;
14- Mme Kadiatou Aminata Bah : DAF du ministère de la santé et de l’hygiène publique ;
15- Aboubacar Sidiki Camara DAF: du ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables;
16- Mohamed Saliou Condé DAF du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation
17- Mohamed Doré: DAF du ministère de l’enseignement technique, de formation professionnelle de l’emploi et du travail
18- Mme Aminatou Touré: DAF du ministère de la communication;
19- Simy Mory Camara, DAF du ministère de la jeunesse et des sports
20- Bendou N’faly Camara: DAF de la Cour Suprême;
21- Abdourahmane Guissé: DAF du secrétariat général du gouvernement
22- Demba Camara: DAF du secrétariat général des affaires religieuses;
23- Mohamed Sékou Mara: DAF du ministère de l’environnement et du développement durable;
24- Mohamed Cinq Sankhon: DAF de la grande Chancellerie des ordres nationaux du mérite;
25- Abdoulaye Kaba: DAF du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation;
26-Sidiki Diallo DAF du ministère du plan et de la coopération
27-Fatou Haba: DAF du ministère de l’énergie de l’hydraulique et des hydrocarbures
28- Nfa Moussa 1 Camara: du ministère des postes télécommunications et de l’économie numérique,
29- Mohamed Kerfala Camara: DAF du ministère du commerce de l’industrie et des PME;
30- Moussa Kourouma DAF du ministère du tourisme de l’hôtellerie et de l’artisanat;
31- Mamadou 1 Bangoura: DAF du ministère du budget ;
32- Mohamed Lamine Traoré: DAF du ministère des transports;
33- Françady Condé: DAF de la Cour des comptes
Mouctar Sylla pour www.lavoixdupeuple.info