Le conseil communal de Daramagnaki dans la préfecture de Télimélé est au cœur d’un scandale de détournement de fonds et de mauvaise gouvernance. Une situation qui a occasionné la mise en place d’une structure qui au nom des communautés de Daramagnaki demande non seulement la destitution du conseil communal mais aussi la poursuite des membres dudit conseil communal par la justice pour qu’il serve d’exemple.
Très remonté, Baldé Ibrahima, habitant de Daramagnaki soutient : « Nous avons une commune où la gestion des biens appartient à un clan. Nous les reprochons de détournement des fonds destinés à la commune. Le problème ne date pas d’aujourd’hui. C’est depuis le mois de juin 2023. Quand on a fait le calcul et le montant s’élevait à 2 milliards 877 millions. Il ya une taxe superficielle que les sociétés minières donnent mais ça ne se voit pas sur Darana et on ne voit aucun impact. C’est les traces de l’Agence Nationale de Financement des Collectivités (ANAFIC) et de la Société de Bauxite de Guinée (CBG) qui sont là » a indiqué notre interlocuteur.
Revenant sur la genèse du problème, il soutient que : « L’année dernière, ils ont demandé à tous les districts de payer des fonds qu’ils ont appelé ‘’taxes d’habitats’’ une mission est allée dans les districts et ils ont eu 27 millions de francs guinéens. Les lampadaires qui s’y trouvaient, il a volé des panneaux. Les gendarmes et la jeunesse du centre ont fait des recherches et ils ont trouvé ces panneaux chez le maire. Le pneu secours de l’ambulance est dans les mains du maire ; la moto que Djéné Kaba a donnée au centre de santé de Dara la commune l’a vendu » affirme notre interlocuteur.
A en croire Baldé Ibrahima Sory, la population de Daramagnaki peine à aller de l’avant. Une situation qui selon les protestataires est due à l’analphabétisme des élus locaux et il soutient qu’ils iront jusqu’au bout dans ce combat : « Au niveau du conseil communal, 85% des conseillers, les maires en premier ne savent ni lire ni écrire. Le maire a pris deux individualités qui sont autour de lui pour juste piller les deniers publics. Nous voulons qu’il y ait des poursuites judiciaires contre ces gens, il ne s’agit pas seulement de les libérer sans qu’ils ne rendent compte. Sinon tous ceux qui seront là demain feront la même chose » a souligné Bah Ibrahima Sory.
Interrogé par notre reporter, le maire de la commune rurale incriminé a nié en bloc toutes ces ‘’allégations mensongères’’. Selon Elhadj Thierno Aliou Diallo, Baldé Ibrahima Sory n’a fait que : « raconter des mensonges et des contres vérités interminables. S’il dispose des informations, c’est à lui de prouver ces affirmations. À ma connaissance, il y a un secrétaire général et un receveur qui connaissent les éléments d’indices par rapport à la gestion budgétaire. Seulement, nous nous sommes habitués à ces genres de mensonges montés de toutes pièces par des personnes qui n’apportent rien au développement communautaire qui doit être participatif. Je n’ai jamais détourné un franc appartenant à la communauté, mon équipe a toujours travaillé sur la base des projets que nous avons pu élaborer dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie de nos communautés. Ici et partout ailleurs, le budget est unique, il n’y a pas deux budgets et nous avons toujours agi en tenant compte des PDL et des PAI avec des passations de marchés en toute transparence » s’est-il défendu.
S’agissant de l’accusation d’Ibrahima Sory Baldé, par rapport à l’analphabétisme qu’il a estimé à 85% au niveau de l’équipe actuelle qui gère le conseil communal de Daramagnaki, le maire Elhadj Thierno Aliou Diallo a dans un français soutenu commencé par rappeler son parcours : « je suis un ancien cadre de l’Unicef dans quelle institution où j’ai fait mes preuves ; j’ai été pendant 11 ans à l’ENI de Kindia comme professeur de Mathématiques ; mon 1er premier vice maire est un cadre qui aussi a fait ses preuves dans l’administration » a-t-il informé.
Quant aux réalisations faites par leur équipe, il a cité les principales qui sont entre autres : « Le nouveau siège abritant la mairie, un centre de santé amélioré, la rénovation de certaines écoles, toutes ces réalisations ont été faites en commun accord avec nos communautés » a-t-il souligné avant de dire qu’ils ne laisseront pas la commune dans les mains des ‘’soulards’’ et qui n’ont rien apporté dans le cadre du développement de cette localité. Car, selon lui « certains veulent faire des montages pour attirer l’attention des autorités afin qu’elles mettent en place une délégation spéciale, mais ils se trompent, car nous n’accepterons pas que des individus venus de nulle part prendre les destinées de nos communautés, nous serons là pour le choix de nos dirigeants » a-t-il averti.
Propos recueillis par Ibrahima Saapy Diallo et Alpha Moussa Dieng pour www.lavoixdupeuple.info