Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright a fait des révélations sur ses relations avec le Procureur spécial de la CRIEF Aly Touré. Il l’a fait savoir ce mercredi 17 janvier 2024, à l’occasion de la prise de fonction du nouveau président de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF), Francis Kova Zoumanigui. Une cérémonie qui s’est déroulée au siège de cette institution judiciaire sis dans la commune de Kaloum à Conakry.
Selon le ministre, il a failli suspendre le procureur spécial dans ses fonctions pour des raisons ci-après : « Monsieur le procureur spécial, combien de fois j’ai été saisi pour me dire de vous suspendre. Quand je vous regarde Monsieur Aly Touré quand vous faillissez, au regard de la loi je ne vous tolérerai pas. Mais tant que vous continuez vous avez tout mon soutien. Vous savez que moi je ne fais pas la langue de bois. Ce qui est important à rappeler ce qui constitue d’ailleurs une déception totale du peuple de Guinée qui d’ailleurs est allé jusqu’à dire à quoi sert la CRIEF aujourd’hui ? Cette question est posée par le peuple de Guinée. Cette CRIEF là, elle sert à quoi ? J’ai dit qu’aucune institution judiciaire ne peut être un instrument de chasse aux sorcières. Non ! Pourquoi ? Parce que les magistrats qui animent ces institutions judiciaires sont sous serment. Mais la chose qui influence beaucoup plus c’est l’argent. Quand vous luttez contre la corruption, on viendra vous proposer tout. » a déploré Alphonse Charles Wright.
Auparavant, le tout nouveau président de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF), Francis Kova Zoumanigui a dans son discours de circonstance promis de mériter la confiance qui lui a été placée. Et il a également insisté sur la mise en place d’un pool d’assistants techniques afin de faciliter la tâche à son équipe.
Selon lui : « En prenant fonction, en qualité de premier responsable de ce service stratégique de l’appareil judiciaire de notre pays, je me fais le devoir de vous inviter, comme vous en avez habitude et la conscience professionnelle, à plus d’engagement, de fermeté sur l’application des textes, mais surtout de sérénité dans l’accomplissement de cette tâche qui est la vôtre » a-t-il déclaré, avant de rappeler que : « la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières été créée suivant Ordonnance N2021/0007/PRG/CNRD/SGG du 02 décembre 2021 et celle/2021/O008/PRG/CNRD/SGG en date du 06 décembre 2021portant amendement de l’ordonnance N°2021/07/PRG/CNRD/SGG. Nous savons toutes et tous que les biens publics et la confiance publique sont à préserver pour la survie de la nation, car nul n’ignore que nos enfants et petits-enfants méritent, à l’instar de ceux des pays ayant émergé, autant de sourire, et non de mourir de faim ! Dans un contexte particulier où les ressources se raréfient, tandis que les faits liés aux détournements de deniers publics, corruptions et/ou tous autres fléaux qui minent la conscience et la confiance publiques sont quotidiennement dénoncés et portés à notre appréciation, il nous appartient de rassurer par un effort constant de professionnalisme, au travers du devoir bien accompli qui se matérialise par la compétence, la stricte impartialité, I’intégrité, la dignité, I’honneur et la diligence dans le traitement de tous les dossiers, sans exception! » a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le nouveau président de la CRIEF a annoncé les perspectives en disant ceci : « j’entrevois de proposer dans les plus prochains mois, avec l’accompagnement matériel et la coordination du département de la justice de notre pays : -d’abord, la création d’un site approprié pour une meilleure diffusion des décisions rendues par la CRIEF, avec pour double intérêt de rendre accessibles les différentes décisions et de renforcer la confiance des usagers du service public de la justice; ensuite, la tenue, dès que nécessaire des audiences foraines, à l’intérieur du pays, en vue de rapprocher cette juridiction des justiciables » a-t-il annoncé, car pour lui : « les magistrats évoluant au sein de la CRIEF n’étant experts en tout, il serait indispensable d’affecter à cette juridiction, un pool d’assistants techniques à même de faciliter, dans l’urgence et pour les diligences requises, une saine lecture des faits à examiner. Ces démarches auront l’avantage d’imprimer aux actions de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières, autant d’efficacité que de célérité efficientes pour une justice économique crédible » a-t-il déclaré.
M’Böh