Située au Sud de la Guinée dans la région forestière, la préfecture de Macenta a encore du mal à connaître un véritable développement. Mais grâce aux efforts des autorités locales appuyées par l’État guinéen, certaines infrastructures voient jour dans cette localité.
Dans une interview qu’il a accordée à la rédaction du quotidien www.lavoixdupeuple.info, le maire de la Commune urbaine, Gnénego Guilavogui a expliqué l’histoire de la ville de Macenta, les travaux réalisés depuis leur installation ainsi que les perspectives et ambitions qu’il a pour la Commune Urbaine de Macenta et de toute la préfecture en général.
www.lavoixdupeuple.info: Bonjour monsieur le Maire, pour commencer expliquez-nous l’origine du nom Macenta et dites-nous comment vous avez été porté à la tête de la Commune urbaine de Macenta ?
bonjour monsieur le journaliste et merci pour l’opportunité que vous m’offrez à parler de notre préfecture Macenta et de notre commune urbaine. D’abord, la commune urbaine se trouve au centre-ville de Macenta. Si vous entendez Bokony, ça c’est en mania, en loma pozizou, c’est l’origine de la commune urbaine. Sur le plan communautaire, il était question de choisir un fils digne de cette communauté pour qu’il soit maire de cette commune urbaine. C’est la raison pour laquelle le choix est tombé sur ma modeste personne. Depuis notre installation par les communautés de Macenta, on peut dire Dieu merci. A l’époque c’était purement politique. Cette politique, j’ai eu assez des coups durs parce que j’étais de l’opposition. A cause de ma position, des réunions se tenaient sans que je ne sois associé parce que tout simplement je ne suis pas du pouvoir. Mais malgré ces coups durs, je n’ai jamais renoncé à mon combat, à ma vision, celle de rassembler toutes les filles et tous les fils de Macenta. Si j’explique certaines situations les habitants vont se révolter. Raison pour laquelle, je tourne cette page et aller vers le chemin de la réconciliation, la paix et le développement inclusif de notre Macenta commune.
Tourner la page des coups durs, œuvrer pour la paix et le développement de Macenta, le grenier du pays. Dites-nous Monsieur le Maire, qu’est-ce vous avez eu à faire depuis que vous avez été portés à la tête de la Commune urbaine de Macenta?
Merci beaucoup, aujourd’hui, je dirai que grâce au gouvernement guinéen sous le CNRD et à notre préfet, Colonel Ousmane Diallo, on fait de notre mieux pour soulager nos citoyens. Nous, nous sommes là pour le développement de notre commune.
Grâce à l’ANAFIC, nous avons construit la gare routière de zimodou où tous les véhicules de Macenta qui sont dans le transport peuvent se contenir. C’est visible ; il y a un grand marché où vous pouvez trouver tous les produits agricoles. Quand on prend Pawo, ce quartier de la ville, lorsqu’on arrivait, il y avait des problèmes sur le plan sanitaire et que l’ANAFIC nous a donné les moyens, nous avons construit un poste de santé. Donc, tous les villages qui sont aux alentours de ce quartier sont soulagés grâce à cette action. Nous avons également construit des daleaux dans la ville et nous sommes toujours dans le besoin. Il y a des personnes qui étaient au bord de la route, nous avons fait le déguerpissement. Aujourd’hui nous remercions le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya qui a donné onze kilomètres deux cents (11,200 kilomètres) à la commune urbaine. Les travaux ont commencé. Mais il y a un problème d’ordre. Il faut faire les études et tant que l’ordre n’est pas donné par les grands projets aucun entrepreneur n’est habilité à agir. C’est l’entreprise ‘’SOMACO’’ qui est chargée de l’exécution des travaux, mais quand les grands projets sont venus ils ont dit que ça ne répondait pas aux normes. Il y avait eu assez de discussions et ils voulaient enlever les lampadaires qui étaient sur la route et je leur ai posé des conditions notamment s’ils vont remettre les lampadaires après le bitumage ? Le PDG de SOMACO a donné son accord. Il n’y a pas eu de problème. Aujourd’hui sur ce plan Dieu merci.
Monsieur le Maire quelles sont vos priorités aujourd’hui pour la ville de Macenta et qu’est-ce que l’État peut vous apporter comme appui?
Aujourd’hui, si on prend la zazazia, c’est une rivière située en ville. Les populations qui sont au bord de cette rivière sont en danger, il faut chercher à les enlever de-là. Aussi, beaucoup de bâtiments sont affaissés dans cette même zone, il ya même certains qui s’écroulent. Donc, nous demandons aux autorités et aux personnes de bonnes volontés d’appuyer le déplacement de ces riverains. Ça fait partie de nos priorités. Il y a le stade préfectoral qui avait été donné par le professeur Alpha Condé (ancien président ndlr), mais c’était purement politique. Car depuis 2010, il reste inachevé. Aujourd’hui, nous avons besoin de la formation des associations des jeunes de Macenta. Nous avons un problème de musée. Macenta n’a pas de musée. Tout ce qui est art et culture Macenta est riche. Quand on prend nos ronds-points on a besoin de statuts. Nous demandons à l’État de nous accompagner à moderniser notre ville. L’autre chose, Macenta est une grande zone agricole. Mais, il ya trop de difficultés. Il ya tellement de producteurs d’ananas, d’ignames, et du riz qui est d’ailleurs notre alimentation principale, parce qu’il fait partie de notre culture. Mais malheureusement, nos villages, c’est-à-dire nos zones de production sont enclavées. Il faut que ces lieux soient totalement désenclavés.
Sans paix, pas développement, quel est votre engagement pour la cohésion sociale à Macenta ?
La cohésion sociale à Macenta doit être l’air qu’on respire. Tant qu’il n’y a pas de paix, il n’y aura pas de développement OUI. Et nous n’avons pas deux Macenta. Donc, personne ne blaguera avec la cohésion sociale et la paix. Nous devons tous œuvrer à la préservation de cette paix pour qu’enfin notre Macenta soit développée et pourquoi pas toute la Guinée.
Merci beaucoup monsieur le Maire
C’est à moi de vous remercier
Propos recueillis par Oumar M’Böh pour www.lavoixdupeuple.info