Nous apprenons que pour célébrer l’an 2 du putsch perpétré par le Groupement des Forces Spéciales, le Colonel Amara Camara, membre de la junte militaire et Mory Condé, ministre de l’Administration du Territoire, ont reçu des patrons de presse en vue de les impliquer dans la propagande. Ce que le CNRD attend de la presse, c’est de parler uniquement du bilan » très élogieux » de Mamadi Doumbouya depuis qu’il est entré par effraction sur la scène politique ce jour funeste du 5 septembre 2021.
En 2022, les radios et télévisions avaient organisé des débats et des émissions interactives au cours desquels des acteurs politiques, des acteurs de la société civile et des citoyens donnaient leur avis sur la conduite de la transition. Beaucoup d’entre eux avaient dressé un tableau très peu reluisant de la transition. Deux ans après, la situation est plus catastrophique encore. De cela, la junte militaire ne veut pas que les citoyens parlent.
En contrepartie, une somme de deux milliards aurait été débloquée et mise à la disposition des patrons de presse. Reste à savoir si la presse jouera ce jeu trouble.
Au cours de cette rencontre, le Colonel Amara Camara a vertement tancé la presse à cause de la journée sans presse qu’elle avait organisée en déclarant Ousmane Gaoual Diallo ennemi de la presse.
C’est le moment de rappeler encore une fois à la presse, le rôle important qu’elle doit jouer dans l’avènement d’une véritable démocratie dans notre pays. Les citoyens attendent beaucoup d’elle et comptent sur son implication effective dans le combat pour le retour à l’ordre constitutionnel et l’enracinement de la démocratie dans notre pays. Ce serait un gâchis de trahir la confiance que les citoyens placent en elle.
En tout cas, la balle est dans son camp.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC