L’employabilité des jeunes titulaires des diplômes devient de nos jours une préoccupation de la société guinéenne. Car, beaucoup sont ces jeunes qui sont confrontés au manque d’emploi par conséquent, qui continuent toujours à vivre à la charge de leurs parents. Intervenant sur les ondes de la radio nationale le lundi dernier, le président de l’ONG Afro baromètre, Aliou Barry a expliqué cette situation par la mauvaise politique publique de l’Etat.
Selon lui monsieur Barry : « À partir des analyses que nous avons effectué récemment, nous nous sommes rendus compte que des jeunes prennent le dessus sur leurs prédécesseurs. 70% de jeunes de 18 à 35 ans atteignent l’enseignement secondaire. Paradoxalement, avec tous ces progrès que nous enregistrons en matière d’enseignement, le taux de chômage des jeunes bat le record. Le taux de chômage des jeunes africains se chiffre à 40% contre seulement 11% en 2008. Dans les années 80 on n’atteignait pas ces chiffres. Cela s’explique par la défaillance de la politique publique. C’est-à-dire que l’accent a été particulièrement mis sur l’éducation et la santé. Les partenaires au développement nous ont accompagnés. Les gouvernements aussi ont donné la priorité à ces deux secteurs. Vous n’avez qu’à voir le budget, vous allez vous en rendre compte. Il n’y a pas une adéquation entre la formation et la possibilité de l’emploi. C’est pourquoi beaucoup de jeunes sont dans des filières non porteuses ; il y a certains jeunes aussi qui sont amenés à faire l’université mais qui ne les arrangent pas forcément » a-t-il expliqué.
Pour inverser cette tendance, monsieur Aliou Barry recommande ceci : « Il faut repenser à la politique publique ; prioriser l’enseignement technique, orienter les jeunes en fonction de l’actualité ; donner la priorité aux secteurs d’emplois. En Guinée ici par exemple vous avez les secteurs agricole et de l’élevage. Mais malheureusement ces secteurs-là sont abandonnés. Chaque jeune veut avoir un diplôme, avoir un bureau climatisé alors que lui-même peut s’auto employer. Vous savez mieux que moi, aujourd’hui il y a des filières qui vont disparaître. Donc, nous avons besoin d’adapter notre système éducatif à l’actualité. Nous avons besoin d’encourager les jeunes de retourner à la terre. C’est peut-être de les former aussi vers des secteurs porteurs d’emplois. Puisque la Guinée aussi est un pays minier. Les entrepreneurs miniers ont du mal à se prendre » a-t-il souligné.
Mamadou Mouctar Sylla pour www.lavoixdupeuple.info