Un scénario poignant se déroule dans la commune urbaine de N’Zérékoré alors qu’un brillant bachelier de la session 2023 est confronté à une dure réalité. En effet, les défis liés à son handicap pourraient compromettre son rêve de poursuivre des études supérieures, a-t-on appris.
Mamadi Fofana, résidant au quartier Dorota à N’Zérékoré (capitale de la Guinée forestière), est un jeune homme dont la mobilité a été gravement restreinte par un handicap physique contracté il y a plus de cinq ans. Jadis actif, il se souvient avec nostalgie de sa capacité à jouer au ballon et à pratiquer des activités physiques. Cependant, sa maladie a progressivement altéré sa condition, le laissant aujourd’hui dépendant de l’aide d’autrui pour ses besoins quotidiens.
Le succès au baccalauréat a été une victoire pour Mamadi, mais cela n’a pas écarté les obstacles auxquels il est confronté. Alors qu’il aspire à poursuivre ses études universitaires, sa situation de mobilité réduite pose un sérieux défi pour sa participation et son intégration au sein de l’environnement académique.
Selon lui : « Je ne suis pas né avec cette maladie. Avant, je menais une vie active. Je pouvais marcher normalement et pratiquer des activités physiques. Actuellement, je ne peux rien faire sans assistance. Cette maladie a progressivement altéré ma mobilité. Pourtant, j’éprouve une grande joie d’avoir réussi mon baccalauréat. Cependant, je ne peux pas nouer des amitiés durables en raison de mon état. J’implore le gouvernement et notamment le Président de la Transition de m’apporter leur soutien pour que je puisse poursuivre mes soins et mes études, car c’est mon unique objectif aujourd’hui », a-t-il exprimé émotionnellement.
Les parents de Mamadi sont également préoccupés par la situation de leur fils. Bien que fiers de sa réussite au baccalauréat, ils font face à la réalité financière difficile de supporter à la fois son traitement médical et ses études. « Notre joie est immense pour la réussite de notre fils au baccalauréat. Cependant, notre préoccupation principale est sa maladie. Nous lançons un appel à l’État pour qu’il nous vienne en aide, car son état physique l’empêche de poursuivre ses études. Chaque jour, lorsqu’il va à l’école, il ne peut pas manger ni boire », a expliqué le frère de Mamadi.
Sa mère, renforçant ces propos, a détaillé la lutte quotidienne de la famille pour soutenir Mamadi dans sa quête éducative. « Depuis qu’il a été touché par cette maladie, son parcours scolaire a été empreint de souffrance. Nous faisons de notre mieux avec nos maigres ressources pour subvenir à ses besoins, mais sa détermination demeure sa plus grande force. Chaque matin, il part à l’école sans prendre de petit-déjeuner ni boire, craignant les contraintes de sa condition. Nous avons tout fait pour lui, mais nos moyens sont épuisés. J’imagine, pour ma part, je vends de la peau de bétail pour gagner un peu d’argent », a témoigné sa mère avec émotion.
Cette situation suscite une profonde réflexion sur les défis auxquels sont confrontés les jeunes handicapés dans leur quête d’éducation et d’intégration sociale. En tant que société, il est impératif de soutenir les talents et les rêves des jeunes, indépendamment de leurs obstacles physiques, afin de favoriser une société plus inclusive et égalitaire.
Tamba Bakary Sandouno