La pratique de la mutilation génitale féminine ‘’MGF’’ est un phénomène qui prend de l’ampleur dans la préfecture de N’Zérékoré pendant les grandes vacances. Mais cette année le Parquet du TPI de N’Zérékoré a décidé de prendre des mesures draconiennes pour dissuader les actrices. C’est dans ce cadre que cinq (5) femmes exciseuses ont été arrêtées, ce jeudi 03 août 2023 dans les localités de Banzou Nord (Kouéké) et de Bounouma par des gendarmes à la demande du Parquet du TPI de N’Zérékoré.
Après leur arrestation, notre reporter est allé à la rencontre du Procureur du TPI de N’Zérékoré, Abdoulaye Komah. Ce dernier a expliqué les raisons de l’arrestation de ces femmes tout en rappelant le code pénal.
Selon lui : « Il s’agit de onze (11) personnes qui ont été arrêtées, dont cinq (5) femmes exciseuses et six (6) hommes. Parmi eux, il y a deux présidents de district qui ont donné l’ordre aux femmes exciseuses de passer à l’action. Ils ont été arrêtés dans les localités de Banzou nord dans Kouéké et Bounouma avant d’être déférés hier à la maison centrale de N’Zérékoré. Nous avons pris le dossier en flagrant délit » a-t-il informé.
Malgré que ce soit une pratique ancestrale, mais interdite par la loi guinéenne, le Procureur a saisi l’occasion pour inviter la population de s’abstenir à la pratique. : « J’invite la population de s’abstenir à cette pratique parce que le code pénal a condamné cette pratique. La mutilation génitale féminine est prévue et punie par le code pénal. Il y’a eu dans le passé des campagnes de sensibilisation de la population pour abandonner la pratique de l’excision. Si nous prenons l’article 258 du code pénal qui définit d’abord la mutilation génitale féminine comme une ablation partielle ou totale des organes génitaux des jeunes filles ou des femmes pour toute autre opération concernant ces organes. C’est une pratique ancestrale, mais on peut se débarrasser de ces pratiques qui font l’objet de beaucoup de débats avec plusieurs conséquences sur la santé des femmes. Il y’a des problèmes au niveau de l’accouchement, la stérilité et ça peut transmettre le VIH/Sida. Une seule lame ou couteau pour dix filles forcément il y aura une contamination du virus. Au lieu de médicalisé ou moderniser, mieux vaut abandonner la pratique » a-t-il conseillé.
À noter que le procès des femmes arrêtées est prévu le 10 août prochain TPI de N’Zérékoré, a annoncé le Procureur.
N’Zérékoré, Aminata Cissé pour www.lavoixdupeuple.info