Après l’adoption des nouveaux statuts et du code électoral le 22 juillet dernier, la Guinée s’apprête à en finir avec la transition dans son football. Installé depuis novembre 2021, le comité de normalisation va définitivement céder sa place à un comité exécutif qui sera élu à l’issue des élections prévue fin novembre 2023.
C’est dire que la Guinée va tourner la page de la transition dans son football et tenter d’aller de l’avant avec un nouveau bureau exécutif.
Apprenons à tirer les leçons
Si nous avons connu deux comités de normalisation ces derniers temps c’est parce que tout simplement il y a eu des erreurs qui ont été commises par ceux-là qui dirigent notre football. L’une des plus grosses bêtises commises dans la gestion de notre football c’est de penser qu’il faut forcément être riche pour présider la fédération ou intégrer ses organes. Oui parfois avoir quelqu’un qui est à l’abris du besoin peut bien nous aider à bien utiliser nos fonds pour exclusivement développer notre football mais cette hypothèse ne marche pas souvent. Donc le critère homme riche ou mécène ne serait guère la solution pour notre football. Le dernier bureau exécutif en est une parfaite illustration ce, malgré toute la volonté et la passion qui animaient les locataires de la FEGUIFOOT. Gérer une fédération qu’elle soit du football ou d’autres disciplines ne demande donc pas forcément d’être riche, il faut tout simplement être un vrai manager, un leader, un rêveur, un optimiste cru…donc chers membres statutaires, ne conduisez pas à nouveau notre sport roi à la dérive. Murissez bien vos réflexions, vos choix doivent être cohérents et conséquents, ne dealez donc pas l’avenir de notre football pour des miettes.
Qu’il soit riche ou pas, choisissez quelqu’un de bien, quelqu’un qui sera capable de bien manager notre football, de gérer enfin tous ces talents que nous avons, qui sera juste dans la gestion, qui aura la vision de vraiment développer notre football dans les prochaines années. A quatre mois des élections, les tractations ont commencé, les négociations sont entamées, les vendeurs d’illusions ont repris encore leur manœuvre pour monter les uns contre les autres, pour pousser certains à sortir les billets de banque même s’ils n’ont pas forcément la volonté, les aptitudes voire même le temps de diriger notre football. Ce sont ces pratiques là que nous devons combattre si nous sommes conscients des gros défis qui nous attendent dans notre football, si nous voulons que notre Etat nous prenne au sérieux en y mettant plus de moyens dans les infrastructures sportives. Battons-nous pour avoir des hommes et femmes forts par leur capacité à n’avoir que pour ambitions de développer notre football, des hommes et femmes qui mettront leur créativité en avant et non leurs moyens. Faisons confiance à des personnes capables de réfléchir uniquement sur les solutions de notre mal en commun, comment trouver plus de moyens pour nos structures, plus de sponsors, plus de vision large sur le football. Pour une fois réfléchissons à trouver des Fouzi Lekjaa, Senghor, Ahmed Yahya pour notre football. Acceptons de choisir pour une fois de hommes bons à la place des bonasses, acceptons de perdre s’il faut pour que notre football gagne.
Au-delà du président, une fédération c’est d’abord ses membres, c’est une équipe qui marche ensemble, qui se bat ensemble et qui a un seul objectif, comment changer la donne de façon positive et pérenne. Comme tout le monde ne peut se retrouver dans le comité exécutif, ceux qui n’y sont pas ne doivent pas se rétracter, faire bloc pour saboter les dirigeants jusqu’à les empêcher à atteindre leurs objectifs, car en le faisant, vous empêchez votre football de décoller, vos enfants de progresser, votre pays d’avancer… Il faudra mettre en place des commissions fortes avec les Hommes qu’il faut à la place qu’il faut, sans copinage, ni connaissance sans mérite.
Aux futurs dirigeants de notre football
Au lendemain du 30 novembre prochain, la Guinée connaitra donc un nouveau bureau exécutif qui sera élu pour 4 ans. Mais bien avant les négociations ont déjà commencé. Chers dirigeants, il est vrai que pour que vous soyez élus il faut forcément avoir la confiance de vos pairs, donc il faut parfois tenir des promesses qui dépassent l’entendement. Mais s’il vous plait ne tenez pas des choses que vous ne pouvez pas respecter. La seule promesse qu’il faille prendre c’est celle de vous investir exclusivement pour le développement de notre football, ne nous ramenez pas des secrétaires incompétents, des comptables voleurs, des responsables médiocres. Car si jamais cela arrivait, c’est notre football qui prendra un coup, c’est l’avenir de nos enfants qui sera encore bafoué. Ne vous mettez aucune pression supplémentaire en plus de celle qui vous attend dans la gestion quotidienne de notre football.
En conclusion, je reste persuadé que la tâche sera difficile d’échapper à toutes ces pratiques qui ont fini de gangrener notre football, mais c’est uniquement qu’à ce prix qu’on pourra s’en sortir, rivaliser les grandes nations, développer notre football. Donc mettons-nous au travail dès maintenant pour ne pas se tromper encore une face à ce rendez-vous historique.
Pathé Diallo, Journaliste