Ce mardi 30 mai 2023, des représentants des forces de défense et de sécurité, des représentants des confessions religieuses et ceux des enfants parlementaires étaient devant les conseillers nationaux du CNT à l’hémicycle du Palais du Peuple à Conakry, sous la présidence de Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National de la Transition. L’objectif de cette rencontre était d’apporter comme les autres entités qui se sont succédées leurs contributions au processus d’élaboration d’une nouvelle constitution pour la République de Guinée en cette période transitoire.
Prenant la parole, le Général Bienvenue Lamah a au nom des forces de défense et de sécurité demandé que la nouvelle constitution connaisse : « La révision et l’amendement de la loi 009 de juin 2015 portant maintien de l’ordre en République de Guinée. La prise en compte de l’article 47 de la constitution du 07 mai 2010 et son amendement. Ainsi, au lieu que le Président dise le Chef Suprême des Armées, dise plutôt le Chef Suprême des Forces Armées. Les expressions forces armées et armées sont bien différentes dans nos textes. La limitation du nombre de partis politiques à trois, à savoir le parti des démocrates, le parti des socialistes et le parti des écologistes » a -t-il demandé.
Ensuite, le Secrétaire Général du Ministère de la Sécurité et de Protection Civile, Nouham Traoré a rappelé que tout pays a un ordre juridique opposé à la fois les textes administratifs et réglementaires et au sommet desquels tourne forcément une constitution et a donné les propositions phares du département : « Constitutionnaliser la nécessaire obligation de l’État d’assurer la protection de la population en matière de gestion des risques, des catastrophes et du terrorisme. Constitutionnaliser les forces de police nationale dans la sauvegarde de la sécurité intérieure », a-t-il souhaité.
De son côté, le représentant du Haut conseil Islamique de Guinée, Elhadj Mansour Fadiga a au nom du premier iman de la grande Mosquée Fayçal de Conakry, donné leurs recommandations relatives à cette constitution. Selon lui : « La liberté d’expression ne doit s’attaquer en aucun cas aux principes religieux les plus fondamentaux et sacrés. La nouvelle constitution doit forcément harmoniser le principe de laïcité en l’adaptant à nos valeurs et à nos mœurs. Les sources et les références de la constitution doivent être issues de nos coutumes, mœurs ou d’autres fondements juridiques adaptés à nos valeurs. La protection des cultes, des mœurs et les coutumes. Toutes atteintes à la foi, aux rites, à la croyance religieuse, aux symboles, aux signes, aux livres sacrés et tous autres fondamentaux de culte doivent être punis par la constitution. Le mariage entre l’homme et la femme constitue le seul fondement naturel de la vie conjugale en Guinée », a-t-il avoué.
De même, le représentant de l’Eglise de Guinée, Monseigneur Vincent Koulibaly a donné les préoccupations pour l’élaboration d’une nouvelle constitution en Guinée : « Préserver la forme de l’État laïc. La laïcité doit être une réalité visible et effective dans le respect strict des libertés religieuses. L’État doit être neutre et impartial à tous les niveaux et traité tout le monde au même pied d’égalité. La diminution du nombre de partis politiques à trois composantes : un parti libéral, un parti socio-démocratique et un parti centriste. Pour les élections communales et législatives, l’Eglise de Guinée propose le système proportionnel. Pour l’Exécutif, le système majoritaire. Restaurer la confiance entre les gouvernants et les gouvernés, les administrateurs et les administrés, les forces de l’ordre et de sécurité et la population. Encourager les mariages mixtes, le mariage inter-religieux et inter-ethnie. Adopter une loi qui condamne la ségrégation religieuse en matière de logements et de mariage » a-t-il souhaité.
Pour terminer, la présidente du parlement des enfants a au nom de tous les enfants de Guinée apporté leur part de contribution au débat d’orientation constitutionnelle à savoir entre autres : « Institutionnalisation du parlement de Guinée à l’image des autres pays ; Une meilleure protection des enfants victimes de violences ; l’Adoption d’un seul mandat de huit ans non renouvelable aux élections présidentielles équivalent de deux mandats aux États-Unis d’Amérique. Les enfants de Guinée rappelle à la responsabilité collective et à la mobilisation de tout un chacun en faisant des questions de la nation guinéenne une préoccupation de toutes les instances. C’est bien beau d’avoir une constitution riche en lois mais veuillez à la vulgarisation et au respect de ces textes est bien meilleur pour avoir une Guinée unie, paisible et prospère », a-t-elle souhaité.
Tamba Bakary Sandouno pour www.lavoixdupeuple.info
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