Ce lundi 29 mai 2023, les représentants du monde académique et ceux des associations professionnelles de la Presse, étaient devant les conseillers nationaux du CNT. C’était à l’occasion d’une plénière tenue à cet effet avec 63 conseillers présents et qui a été présidée par le président, Dr Dansa Kourouma. Objectif, apporter comme les autres entités qui se sont succédées, leurs contributions dans le processus d’élaboration d’une nouvelle constitution pour la Guinée.
A l’entame, le président du CNT, Dr Dansa Kourouma a d’abord rappelé aux invités la mission de l’organe législatif, dans cette phase transitoire, les activités déjà menées sur le terrain à Conakry mais aussi à l’intérieur du pays. Et qu’il est toujours important d’écouter tout le monde en cette période de processus d’élaboration d’une nouvelle constitution afin que toutes et tous puissent apporter leurs contributions. Car, une fois adoptée, la Constitution sera pour tout le Peuple de Guinée.
Cette précision du président du CNT, a été suivie par les différents passages des représentants du monde académique venus des universités et institutions d’enseignements supérieur, en passant par la contribution des étudiants et enfin, les propositions du syndicat et des associations professionnelles de la presse.
Par exemple, Pr Aly Badra Doukouré, a demandé aux conseillers nationaux du CNT, de tenir compte des : « faits, intensions et les espoirs de ceux qui sont absents lors de l’élaboration de la nouvelle constitution. Aussi, réaffirmer l’identité culturelle ; miser sur l’intangibilité des frontières mais aussi et surtout sur l’unité nationale. Car, nous ne devons jamais construire dans ce qui nous divise. Le but doit être celui de la satisfaction des communautés. Au niveau des postes de responsabilité, imposer la redevabilité et la transparence, également penser à la revalorisation des pensions des retraités et le respect des ainés » a-t-il sollicité.
Pour sa part, Dr Mohamed Keita a quant à lui demander au CNT, de la valorisation des langues nationales pour l’émancipation des citoyens : « Que la constitution fasse clairement mention des huit (8) langues nationales qui ont fait l’objet de large description et de promotion, notamment par l’école : Maninkakan, Pular, Kisiei, Kpelewoo, Loma, Oneyan, Sosoxui et Wamey ; le respect et la prise en compte du multilinguisme dans la conduite des activités menées par les pouvoirs exécutif et législatif ; l’utilisation des langues du terroir par le système éducatif, comme moyen d’amélioration de l’éducation de base, formelle et informelle, l’objectif étant de pallier aux insuffisances de l’enseignement exclusivement donné en français et de favoriser l’accès à la lecture, à l’écriture et à l’école pour tous » a-t-il souligné.
De son côté, Pr Alpha Abdoulaye Diallo, doyen de la faculté des sciences juridiques de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia à Conakry, a fait onze (11) recommandations, dont les premières étaient celles relatives : « au maintien des droits fondamentaux des libertés… ; de la séparation des pouvoirs ; de la création d’une justice constitutionnelle ; du renforcement du système électoral… » a-t-il recommandé.
S’agissant du deuxième round de cette plénière, il a été consacré au monde du syndicat et des associations professionnelles de la presse. A ce niveau, le président du conseil national de la transition, Dr Dansa Kourouma a tout d’abord, exprimé toute l’importance de la presse en matière de démocratie dans un pays, en disant que : « sans la presse, pas de démocratie, et sans démocratie pas de presse. Car, les médias constituent une grande source de lumière pour les citoyens. C’est la Presse qui fait l’éclairage en toute objectivité et d’impartialité des différentes opinions des politiques. Elle contribue à la vie de la nation » a-t-il rappelé avant d’inviter, Sékou Jamal Pendessa, Secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), au parloir.
Ce dernier a eu à faire des recommandations ci-dessous : « Par rapport aux atteintes graves à la liberté de la presse, nous voudrions que ces atteintes soient classées dans la catégorie des fautes lourdes pour lesquelles on pourrait révoquer de ses fonctions un membre du Gouvernement ou tout autre haut commis de l’État et qui doit être mis à la disposition de la justice ».
De poursuivre, il dira que : « Nous suggérons à ce que le futur Président de la République face deux conférences de presse dans l’année aux mois de janvier et juin. En janvier pour les perspectives, et juin pour faire le bilan à mi-parcours. Cela afin de permettre au peuple de Guinée, l’annonce à la nation qui intervient le 31 décembre de chaque année. Aussi, pour renforcer l’indépendance de la Haute Autorité de la Communication (HAC), le SPPG propose que le président de cette institution soit élu par ses pairs commissaires comme auparavant et qu’il y est qu’un seul représentant de la présidence de la République et non trois comme c’est le cas en ce moment. Le Syndicat des Reporters propose aussi de prévoir une place pour les syndicats et autres structures ‘’représentatives’’ de la presse au sein de la HAC ‘’pour que la majorité’’ des professionnels de médias se reconnaissent en cette institution ».
Aussi, le tour est venu monsieur Amadou Tham Camara, président de l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL), qui s’est exprimé au nom des associations professionnelles de la presse (AGUIPEL, URTELGUI, REMIGUI, UPLG etc.). Il a souhaité ceci : « Après avoir confirmé la liberté d’expression et la liberté la presse comme des libertés constitutionnelles, nous vous suggérons d’ajouter. « Les médias Indépendants et les hommes de Médias dans l’exercice de leurs métiers, doivent être protégés par l’Etat ». Pour la crédibilisation des élections à venir et pour éviter les conflits post électoraux, vous devez instituer dans la Constitution, une synergie des médias pour publier les résultats des votes affichés devant chaque bureau de vote.
Pour la Constitution et pour que ce soit la dernière Transition :
1- Il y a haute trahison lorsque le Président de la République a violé son Serment, les arrêts de la Cour Constitutionnelle, est reconnu comme auteur, coauteur ou complice de violations graves et caractérisées des droits humains, de cession d’une partie du territoire national. Sont également reconnus coupables de haute trahison tous les auteurs, coauteurs et complices de coup d’Etat, d’abrogation, de suspension de constitution ou de leurs dispositions intangibles ou leurs tentatives. Le crime de haute trahison est imprescriptible…
Nous suggérons, l’Election du Président et 1 vice-président pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ; la possibilité de candidature indépendante pour la Présidence de la République et la Députation ; Pas d’âge limite pour être candidat à la Présidentielle et à la députation ; l’ensemble des députés sont élus au scrutin uninominal. Une loi organique fixe le nombre de députés uninominaux par circonscription électorale au prorata du nombre d’électeurs des circonscriptions électorales. Aussi étant donné que les élections sont coûteuses et conflictogènes, nous suggérons des élections générales (présidentielle, législatives, communales) qui seront organisées chaque cinq ans. Le cycle électoral de la Charte de Transition (Elections Communales d’abord, élections législatives ensuite et élection présidentielle en fin) sera inscrit dans les dispositions transitoires de la Constitution. Par conséquent, et de façon exceptionnelle, le premier mandat des prochains élus locaux, des députés prendra fin avec celui du Président de la République » a-t-il décliné.
Enfin, le président du Réseau des Journalistes Parlementaires de Guinée (RJPG), Abdallah Baldé, a proposé vingt recommandations que voici:
Contribution du réseau des journalistes parlementaires de Guinée à la Nouvelle Constitution (1)[1]
Pour finir, le président du conseil national de la transition a dit que le CNT a depuis son installation le 5 février 2022, tient des débats démocratiques sur les sujets d’intérêt supérieurs du peuple de Guinée. C’est pourquoi, il invite celles et ceux qui sont encore réticent de venir soumettre leurs propositions dans ce processus…
Oumar M’Böh