Le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Mamoudou Nagnelen Barry était ce vendredi 7 avril 2023, devant les conseillers nationaux du CNT, à l’hémicycle du Palais du Peuple à Conakry. Objectif, répondre aux questions écrites et orales des conseillers nationaux mais aussi des citoyens, sur les secteurs de l’Agriculture et de l’Elevage dont il a la charge de gérer en ce moment. La plénière a été présidée par le président du CNT, Dr Dansa Kourouma, et elle a connu la présence des acteurs socio-politiques, ceux des secteurs de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que des cadres du département de l’Agriculture.
Pendant plus de deux heures d’horloge, le ministre a répondu près de Cinquante (50) questions qui lui ont été adressées directement.
A l’entame de cette séance, le président du CNT, a rappelé toute l’importance que représentent les secteurs de l’agriculture et de l’élevage en République de Guinée, qui selon lui touche l’essentiel de la population guinéenne, près de 80%. Donc, il sera question pour les conseillers nationaux d’interroger ce secteur, connaître les projets initiés par le département de l’Agriculture tout en apportant des contributions pour améliorer ce secteur. Parce que : « l’essentiel de la population vit de l’agriculture. La Guinée dispose suffisamment de terres cultivables ; certains estiment que chaque guinéen peut avoir un hectare cultivable. Donc, plus de 10 millions de terres cultivables en Guinée. Mais un secteur qui est confronté à trois défis au niveau mondial à savoir, le défi de nourrir la population mondiale (7 milliards de personnes), celui d’aider les agriculteurs d’avoir des revenus suffisants et de la protection de l’environnement », a-t-il indiqué.
Le tour est revenu au ministre Mamoudou Nagnen Barry, d’être face aux questions des conseillers nationaux et aux citoyens. Il a déclaré que : « des instructions claires ont été données par les autorités pour le secteur agricole, des instructions qui ont abouti à une forte amélioration des dotations budgétaires à travers du secteur, à une mobilisation externe du secteur, une manière d’améliorer les politiques publiques dans ce secteur » a-t-il entamé.
Au cours de cette séance, les préoccupations exprimées étaient celles relatives aux statistiques que disposent le ministère dans le cadre de l’agriculture, les projets initiés et en cours de réalisation, les moyens financiers et techniques dont dispose ledit département, les difficultés rencontrées ainsi que les ambitions et perspectives pour les années futures. La plupart de ces questions ont été répondues par le ministre sur place à la satisfaction des conseillers nationaux, et celles qui n’ont pas connu de réponses, Mamoudou Nagnelen Barry a promis de les répondre par écrit.
Questions : Le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage dispose-t-il une cartographie agricole couvrant tout le pays ? Si oui, quelles sont les mesures prises pour l’exploitation et la sécurisation des terres agricoles ? Sinon, qu’est ce qui empêche l’établissement d’un tel outil ?
Réponses : « Oui, aujourd’hui, l’Etat dispose d’une cartographie de potentielle agricole complète, l’étude a été effectuée avec l’appui de la Banque Mondiale (BM) ; de l’Agence Française de Développement ‘’AFD’’ et du financement du gouvernement qui a mobilisé 15 milliards après l’avènement du CNRD, pour élaborer une nouvelle cartographie des terres arables en République de Guinée avec des données satellitaires. Aujourd’hui à travers la plateforme du ministère, les populations peuvent accéder à la situation des terres arables dans toutes les parties de la Guinée. Et aussi, c’est grâce à cette étude que nous avons su que la Guinée dispose de 13, 7 millions de terres arables et non de 6,2 millions qu’on avait avant grâce aux estimations ; et nous savons dans quelles préfectures et sous-préfectures où se trouvent ces terres arables » a-t-il répondu.
Question : Aujourd’hui la Guinée importe presque tous les produits agricoles, du riz, du maïs, de la banane, de l’orange pourtant ce pays était le premier producteur exportateur jusqu’au début des années 1960. Est-il dans votre politique de retrouver cette réputation perdue ?
Réponse : « c’est vrai que la Guinée était un grenier pour l’Afrique de l’Ouest, mais aujourd’hui elle peine à se nourrir elle-même. C’est pourquoi, dans le court terme, nos efforts sont consentis comment nourrir les Guinéens (le riz, le maïs, le fonio, l’igname, le manioc, la pomme de terre, les produits maraîchers, la viande, le lait et le miel, nos efforts sont moins focalisés maintenant sur les cultures de l’exportation… sur la nourriture des Guinéens notre pays dépense autour de 500 millions de dollars pour faire venir le riz, les produits avicoles, et de certains produits maraîchers, c’est cette tendance que nous voulons renverser et avec les efforts de l’année 2022, et ceux de cette année 2023, le taux des produits d’exportation vont forcément baisser » a-t-il répondu à nouveau.
Il a été question de l’engrais, une matière dont les agriculteurs éprouvent assez de difficultés par endroit avant de s’en procurer. En réponse à cette autre préoccupation posée par les conseillers nationaux, le ministre Mamoudou Nagnelen Barry a répondu en disant que : « la question de l’engrais est la principale préoccupation du secteur agricole. Il y’a deux accords de prêts qui ont été autorisés par le CNT, ils sont relatifs de l’acquisition des intrants agricoles dont de l’engrais, mais à date nous n’avons pas encore décaissé un centime de cet accord, nous espoir que dans semaines les premiers montants vont être décaissés. Et dès que les décaissements seront effectués, les populations pourront entrer en possession des intrants. Aujourd’hui sur le territoire guinéen grâce à cet accord avec la BADEA, il y’a plus de 27 500 d’engrais sur le territoire guinéen que nous allons commencer à acheminer vers les préfectures de la Guinée forestière en premier parce que la pluie y est pour 9 mois dans l’année au lieu de 6 mois dans le reste du pays. Aussi la préfecture de Kérouané sera rajoutée dans la zone forestière où 80% des tracteurs vont être acheminés dans les 8 préfectures de la Guinée forestière. Donc, les premiers stocks d’engrais dont nous disposons dont les 5 000 tonnes qui nous ont été données par le royaume chérifien, vont être acheminés tous en Guinée forestière » a-t-il annoncé.
Enfin, le ministre Mamoudou Nagnelen Barry a réitéré l’engagement du gouvernement de la transition à travers le département de l’Agriculture et de l’Elevage de soulager la population guinéenne en misant beaucoup les moyens sur les petits producteurs dont la mission principale est de nourrir la population.
C’est cette promesse que la séance a été levée.
Nous y reviendrons…
Oumar M’Böh