Ousmane Diallo est le nom de la nouvelle partie civile qui a comparu ce mercredi 5 avril 2023 devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. C’est un couturier né en 1973 à Pita. Il explique qu’il est allé au stade dans la matinée du 28 septembre 2009 aux environs de 8 heures pour écouter les leaders des forces vives nationales. Il était à jeun, a-t-il révélé. De Bambéto chez lui, à la terrasse, il dit n’avoir rien constaté de mal. C’est seulement à 10m du portail du stade, qu’il a constaté un bus stationné dans lequel il y avait des civils. Il dit avoir aperçu le même bus au niveau du palais des sports. En dépit de la présence de ce bus, il a poursuivi son chemin au même titre que d’autres manifestants. Selon Ousmane Diallo, il rentre au stade et trouve la tribune pleine. Il informe qu’il est allé prendre place dans la zone appelée Sahara.
Selon Ousmane Diallo, la tribune était pleine de manifestants. Les uns dansaient en ce moment, d’autres organisaient des carnavals et priaient en attendant l’arrivée des leaders des forces vives nationales. Quelque temps après le début des discours, il dit avoir entendu des tirs venant de partout. Des hommes en uniforme avaient alors fini d’encercler le stade, a-t-il témoigné.
Excepté des douaniers, la victime révèle avoir vu des gendarmes, des policiers et des militaires en bérets rouges. C’est dans ces conditions que la débandade a commencé, a-t-il relaté. En dépit des difficultés qu’il a rencontrées, il dit être parvenu à sortir du stade, mais sur fond de bastonnade notamment de la part des policiers. Lorsqu’il était en train de sauver sa tête, la victime dit avoir vu un civil habillé en jacket, sortir un couteau pour poignarder un manifestant jusqu’à mettre ses intestins dehors. Ousmane Diallo se dit victime de coups et blessures au niveau des pieds et d’autres parties du corps qui continuent de lui faire mal.
C’est pourquoi il dit s’être constitué partie civile dans ce dossier pour avoir été victime de coups et blessures, même s’il dit ne pas être en mesure d’identifier des agents qui l’ont agressé. Sur la question de savoir si oui ou non, il a vu le colonel Moussa Tiegboro Camara à l’esplanade du stade, la victime a répondu par la négative. Dans le même dossier, Ousmane Diallo s’est également constitué partie civile, cette fois pour avoir perdu son neveu du nom de Mamadou Minka Diallo au stade. En témoignant de la disparition de ce dernier qui selon lui, est fils unique, Ousmane Diallo a fondu en larmes à la barre. Il a informé le tribunal que Mamadou Minka était effectivement au stade le 28 septembre en 2009. Et depuis le massacre, il n’a jamais été retrouvé, son corps non plus.
Ahmed Sékou Camara