L’ancien comptable de l’Office National de la Formation Professionnelle et de Perfectionnement a de nouveau comparu ce jeudi 23 mars 2023 devant la Chambre de discipline budgétaire et financière à la Cour des Comptes. Comme Lucien Bendou Guilao, son ex patron, Youssouf Camara est aussi poursuivi pour faute de gestion. Les faits portent essentiellement sur des primes que les deux ont payées de façon irrégulière selon la Cour, aux anciens directeurs et administrateurs de l’ONFPP entre 2017 et 2022.
Poursuivi pour faute de gestion, Youssouf Camara n’a pas tardé à réfuter les faits. Il continue de soutenir que lui reçoit des dossiers visés par le contrôleur financier et le directeur général. A son tour il juge de la bonne qualité des calculs avant d’effectuer les dépenses. Il informe qu’il dispose des pièces visées par le contrôleur financier de l’ONFPP. En attendant de mettre ces pièces à la disposition de la Cour, une dame du nom de Fatoumata Diakité a été entendue à la barre en tant que témoin citée dans le dossier. La gestionnaire a confirmé que des primes mensuelles ont été effectivement payées aux anciens directeurs et administrateurs de l’ONFPP jusqu’au moment où la Cour des Comptes a attiré l’attention du service sur l’illégalité de cette pratique. Cependant, s’il y a eu faute de gestion, elle dégage sa responsabilité de contrôleur financier. Fatoumata Diakité a expliqué qu’un contrôleur financier juge la régularité d’une dépense, mais pas l’opportunité. « Quand l’ordonnateur ordonne une dépense, je vérifie sa véracité, contrôle la ligne budgétaire et la disponibilité du crédit avant de donner mon visa », a-t-elle précisé.
Les témoignages de la dame n’ont pas convaincu le juge. Sur siège Mouctar Bah a décidé de la poursuivre au même titre que Lucien Bendou Guilao et Youssouf Camara, après avoir révoqué sa qualité de témoin. Le ministère public a fait état de désapprobation. Il promet de prendre ses responsabilités face à cette décision du juge qu’il a qualifié d’extraordinaire. Le dossier a été ensuite renvoyé au 30 mars prochain, pour la suite des débats.
Ahmed Sékou Camara