Le patriotisme par les actes. Parce qu’il ne suffira plus, comme ça ne l’a jamais d’ailleurs été, de le proclamer par les discours. Et partout ailleurs, les États se montrent responsables à l’égard des administrés. Qu’ils soient sur le territoire national ou ailleurs. Parce qu’ils sont guinéens, ils ont le droit que leur offre la patrie. Celui de profiter des ressources du pays. Ceux qui ont le privilège de diriger ont l’obligation de se montrer dignes, en acceptant non pas de faire le sacrifice, mais d’être justes. Rien de plus vertueux que la répartition des richesses communes par ceux qui décident. Ils ne devraient jamais attendre qu’on le leur demande.
Des petits actes nous inspirent et on ne devrait pas se tromper de discours. Même si les autorités actuelles semblent déterminer à faire leurs devoirs, il faut le dire avec courage, ils démarrent quelque chose que les gouvernants intellos et démocrates n’ont jamais voulu considérer. L’amour de la patrie ne saurait se limiter à entonner l’hymne national ou arborer le rouge, jaune et vert, quand de manière arrogante on traite avec assez de mépris ses compatriotes. La chefferie n’a pourtant de valeur que devant ceux qui décident d’en offrir à qui ils veulent.
Les guinéens doivent être aimés par des guinéens. Les guinéens doivent être protégés par des guinéens. Les guinéens doivent être soutenus par des guinéens. Ceux que nous appelons inconsciemment nos partenaires, nous le montrent vraiment. Les chinois ne se gênent pas de faire venir dans nos pays, des chinois pour des travaux que des guinéens peuvent faire. Ils se donnent à fond, pour rapatrier le maximum de capitaux dans leur pays. Ils restent convaincus qu’ils ne seront respectés à l’extérieur que lorsque leur patrie montre des capacités à les nourrir, à les protéger et à les défendre.
Nous avons pour habitude à l’étranger de dénigrer notre pays. Les plus étourdis d’entre nous disent avoir honte d’être guinéens. Et ils le disent devant d’autres nationalités pour mieux rabaisser la Guinée. C’est un manque de patriotisme de manquer de respect à la nation qui nous a vu naître. Les plus méchants et apatrides d’entre nous volent aux guinéens le peu de richesses qu’ils ont pour se construire des villas en Europe et dans certaines capitales africaines. Ils volent à la banque centrale de la République de Guinée pour alimenter les comptes personnels logés à l’étranger. Ainsi donc ils contribuent à appauvrir la Guinée et par ricochet, participent au développement d’autres pays.
Alors vive le patriotisme qui passe par une diplomatie responsable. Une diplomatie qui se préoccupe d’abord de nous et de nos intérêts à l’étranger, vaut plus qu’une offensive dont le but serait de parler seulement à la tribune de l’union africaine du panafricanisme, ou devant l’assemblée générale des nations unies des questions qu’on ne maîtrise même pas. Le patriotisme nous aidera à dépasser les clivages internes et nous préparera à faire face aux défis qui se posent à notre pays. Le patriotisme ne demande pas d’argent, mais de plus d’amour pour nous-mêmes et pour notre pays.
Jacques Lewa Léno, Journaliste