Le symposium sur le constitutionalisme guinéen a été lancé officiellement ce mardi 21 février 2023, dans un espace hôtelier de la place à Conakry. C’est une initiative du Conseil National de la Transition (CNT), conformément à ses missions. L’objectif chercher à évaluer l’état des questions relatives au constitutionnalisme et l’état de droit en République de Guinée.
Présidée par le président du CNT, Dr Dansa Kourouma, la cérémonie a connu la présence du Président de la Transition, Chef de l’Etat, Chef Suprême des Armées, le colonel Mamadi Doumbouya, des présidents d’institutions, du Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, des représentants des corps diplomatiques et consulaires accrédités en République de Guinée, ceux des partis politiques, et coalitions de la société civile ainsi que les conseillers nationaux.
Dans son discours de bienvenu, la vice-présidente de la commission Constitution, lois organiques, Tigui Camara a dit que pendant deux jours (21 et 22 février), : « les conseillers nationaux auront la chance d’acquérir des connaissances sur le constitutionnalisme pour l’écriture de la nouvelle constitution guinéenne. Car, nous avons estimé que la mission d’élaboration et d’adoption d’une Constitution impose une double démarche inclusive. La première concerne l’inclusion et l’implication de tous les conseillers nationaux dans toutes les phases de discussions et de mise en chantier de l’architecture constitutionnelle, afin que chacun puisse apporter en toute conscience sa contribution, d’où la tenue de ce symposium » a-t-elle justifié.
Par ailleurs, elle dira que les conseillers nationaux ont déjà quelques éléments de supports : « Tirant des leçons de nos missions à l’intérieur du pays pour entendre directement les populations guinéennes, de la participation à des forums, et aux assises nationales et du cadre inclusif, nous avons collecté et avons faits des rapports dans nos différentes commissions, en tenant compte des préoccupations des citoyens de Guinée » a-t-elle rappelé.
Outre le gouvernement de la transition, le conseil national de la transition (CNT), est accompagné dans l’organisation de ce symposium par les organisations comme IFES et NDI. Le représentant de IFES en Guinée, Moustapha Sylla justifie les raisons de leur soutien et accompagnement. « La fondation internationale pour les systèmes ‘’IFES’’, en s’associant à cette initiative du CNT, a voulu s’inscrire en droite ligne dans la mise en œuvre du projet d’accompagnement de la transition et les processus électoraux en Guinée, qui a été proposé par l’USAID. La Constitution va règlementer l’organisation et le fonctionnement de l’Etat, et une Constitution étant le reflet des aspirations de la société, l’IFS est en train de travailler avec le CNT et le ministère de l’administration pour trouver des solutions à travers des éminentes personnalités (nationaux et internationaux) qui vont réfléchir sur ces thématiques afin d’adopter une feuille de route qui sera proposée au CNT, qui permettra à la fois de renforcer leurs capacités mais aussi faciliter la mise à disposition de cette nouvelle constitution » a-t-il ajouté.
Pour sa part, le président du conseil national de la transition (CNT), Dr Dansa Kourouma a dit que : « Le Débat d’Orientation Constitutionnel, consecutif au symposium, sera un moment privilégié de dialogue citoyen inclusif et d’échanges constructifs sur la consubstantialité ‘’République – Nation – Etat’’, qui doit être perçue et vécue, à l’évidence, comme une réalité concrète, gage de l’unité nationale, de la cohésion sociale et du renforcement du lien ombilical de chaque citoyenne et citoyen guinéen avec la mère patrie. En termes clairs, le Débat d’Orientation Constitutionnelle est un dialogue instauré directement entre les Conseillers nationaux et les acteurs majeurs du processus dans une solennité républicaine : Coalitions politiques, les organisations de la Societe civile, les légitimités traditionnelles, Chefs religieux, l’Administration publique, les autres Institutions Républicaines, etc. Le Symposium, dont nous ouvrons les travaux, constitue une étape, pour chaque Conseiller National, de se livrer à une introspection profonde, lui permettant d’apprécier son arrimage à l’esprit et à tout le contenu de notre mission Républicaine, conformément aux dispositions de la charte de la transition. La Charte de la transition éclaire la transition, comme les mouvements de liberté et de construction d’une nation, à travers les temps et les pays, revêtent la même forme : l’instauration et le respect de la loi, qui concrétise les garanties d’exercice et de jouissance des libertés et des droits. ».
Enfin, le Président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya après avoir réitéré le soutien du gouvernement de la transition à cette initiative à demander aux participants ceci : « Vous savez que les constitutions mal ficelées nous amène à reprendre les transitions, et c’est ce que nous ne voulons pas. Donc, je vous demande de faire des réflexions pour aboutir à une Constitution adaptée à nos réalités et non une constitution écrite à une personne politique, ou sur mesure ou encore pour un parti. Nous l’avons dit et réitéré que nous ne ferons pas parti d’après la transition. C’est le CNT qui va écrire la constitution, mais c’est le Peuple de Guinée dans son entièreté qui adoptera la Constitution et cette fois si, nous allons faire les choses correctement, parce que nous voulons que nos textes soient respectés et que le Peuple soit respecté ; nous allons faire une Constitution qui résistera au temps et qui pourra être utile à nos enfants et petits-enfants. Donc, il faut trouver une solution à la guinéenne, il faut mettre à plat, mettre à nu tous ce qui n’a pas marcher et de mettre à côté et trouver une solution, il ne s’agit pas non plus de prendre des photocopies des constitutions et de réécrire ; il est question de réfléchir sincèrement entre vous et Dieu parce que nous allons tous disparaitre un jour, et seul notre pays la Guinée existera et restera dans le temps. Donc, je vous exhorte à avoir un outil qui pour pourra servir la République de Guinée tout simplement » a-t-il recommandé.
A rappeler que les thématiques qui feront l’objet de débats pendant ces deux jours sont entre autres : « Historique du constitutionalisme guinéen ; Droits et libertés fondamentaux ; inclusion et personnes marginalisées ; organisations et équilibre des pouvoirs publics ; organisations administratives et systèmes juridictionnels ; système électoral et référendum… ».
Au sortir de ces deux jours de travaux, les rapports journaliers de ces thématiques débattues seront donnés au CNT.
Oumar M’Böh