Toumba avait accusé le colonel Blaise Goumou d’être le principal formateur au centre de Kaleya sous le CNDD. L’accusé a tenté de démonter cette affirmation ce lundi 30 janvier 2023. Lui et son avocat ont produit des pièces comme la décision qui l’a nommé à Kaléya comme encadreur. Cette décision date du 19 août 2008 sous Lansana Conté. La formation est terminée en décembre 2009, quand Dadis venait d’arriver au pouvoir, a-t-il indiqué. Il dit avoir rejoint ensuite l’état-major de la Gendarmerie. Me Alpha Amadou Ds Bah qui lui posait la question a estimé que la réponse de l’accusé n’est pas convaincante. D’autant plus qu’il n’a pas pu produire au dossier la preuve qui atteste qu’après Kaléya, il a rejoint l’état-major. Jusqu’à preuve du contraire, l’avocat des parties civiles est convaincu que Blaise Goumou a encadré les jeunes recrutés sous Dadis à Kaléya. Il est allé jusqu’à demander à Blaise s’il ne se sent pas coupable du massacre du 28 septembre 2009 ? parce que l’intervention des recrues de Kaleya est pointée du doigt. L’officier répond qu’il n’était plus à Kaléya.
Les avocats des parties civiles continuent de présenter des pièces au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Elles visent à démontrer la culpabilité du colonel Blaise Goumou par rapport aux événements du 28 septembre 2009. Une nouvelle photo a été présentée par Me Alpha Amadou Ds Bah. Sur l’image, un militaire arbore le treillis. Il est coiffé d’un béret rouge. L’avocat demande à l’accusé si c’est bien lui ? Le colonel Blaise Goumou répond qu’il ne connaît pas la personne sur la photo. Il jure par la suite que ce n’est pas du tout lui. Parlant de l’arme dont dispose le militaire, l’officier déclare qu’il n’a jamais porté une PMAK, même quand il était en service au sein des Escadrons. Les débats se poursuivent.
Le colonel Blaise Goumou est toujours en train de faire face aux questions des avocats des parties civiles au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Il pense que les avocats ont un rôle à jouer dans la conscientisation des militaires guinéens. Si la consigne de la hiérarchie militaire relative au casernement des militaires le 28 septembre 2009 était respectée, il n’y aurait pas eu ce procès, jure l’officier de la gendarmerie. Me Souadou Aribot qui lui posait la question, a rétorqué que Blaise Goumou lui-même a violé cette consigne en sortant ce jour-là, alors qu’il n’avait pas un rôle de maintien d’ordre en étant en service à l’anti-drogue. L’accusé a répondu qu’il n’est pas sorti pour le maintien d’ordre, mais plutôt pour tenter d’empêcher tout débordement lors de la manifestation, comme il en a l’habitude, selon lui. La communauté internationale parle de plus de 150 morts au stade du 28 septembre en 2009. Le colonel Blaise Goumou dit n’avoir vu aucun corps.
Ahmed Sékou Camara depuis le Tribunal pour www.lavoixdupeuple.info