Madame Carvalho De Melo Jennifer est cette dame qui a marqué les attentions des participants à la 4ème édition du Forum Panafricain des Leaders (MPL). Avec un sourire et un habillement de qualité, elle a répondu présente à la quasi-totalité des activités dudit forum pour ne pas à toutes les activités qui se sont déroulées pendant six (6) jours dans la capitale Bissau. Partout, elle s’est faite remarquée par sa prise de parole en présence des autorités mais aussi des acteurs de la société civile. Madame Carvalho De Melo Jennifer parle plusieurs langues locales mais aussi étrangères. C’est pourquoi, elle traduisait elle-même ses discours et thèmes qu’elle abordait. Mais qui est cette dame ? quelle est sa vision pour la gente féminine ? Notre rédaction a tenté de connaître la vision de Madame Carvalho De Melo Jennifer.
Lisez cette interview exclusive qu’elle a bien voulu nous accorder.
www.lavoixdupeuple.info : Bonsoir madame, présentez-vous et présentez à nos aimables lecteurs ?
Bonjour, je suis Madame Carvalho De Melo Jennifer, diplômée en Licence et Business International. Je dispose également d’un Master en Management en Tunisie. Je suis Bissau guinéenne, leader politique et Secrétaire générale du Forum International pour les Jeunes avec les Ambassades en Afrique de l’Ouest.
Vous avez bénéficié de la confiance du Forum International de la Jeunesse avec les Ambassades pour l’Afrique de l’Ouest qui vous a nommé Secrétaire Générale dudit Forum. Quels sont vos sentiments ? Quels sont vos défis ?
Ma nomination en tant que secrétaire générale du forum international des jeunes en Afrique de l’Ouest avec les ambassades, représente pour une opportunité pour donner ma contribution en tant que femme et jeune africaine. J’ai la responsabilité d’appliquer mes connaissances sur le nouveau programme de capacité et de l’entrepreneuriat de la jeunesse africaine et aussi pour lutter contre l’immigration clandestine des jeunes. Aussi, créer des mécanismes pour l’amélioration des conditions de vie des jeunes afin qu’ils puissent contribuer au développement de l’Afrique. Investir dans l’éducation sera la base de notre travail pour la jeunesse africaine. Car, l’objectif de la création du Forum International de la Jeunesse avec les Ambassades (FIJA) est de créer des solutions économiques et sociales pour les jeunes africains.
Quel est votre constat sur la présence des femmes sur la scène politique en Guinée Bissau ?
La situation des femmes politiciennes en Guinée Bissau, c’est vraiment déplorable, parce qu’on ne donne pas assez d’opportunités aux femmes. On a cette politique marxiste et puis des fois la religion est un frein parce qu’il y a des hommes par exemple qui préfèrent avoir une femme non politique, une femme de foyer. Certains peuvent même empêcher l’éducation de la femme qu’ils considèrent comme une menace. Mais, il y a des institutions qui sont en train de créer des mécanismes pour aussi informer et former quelques femmes à travers des journées de sensibilisation avec des partis politiques. Une manière de défendre l’intérêt des femmes et aussi pour sensibiliser les politiciens, les hommes d’Etat pour créer des opportunités pour les femmes. Le constat est que celles-ci sont plutôt massacrées dans la politique vis à vis des opportunités. C’est seulement les acteurs de la société civile qui parfois défendent des questions d’automatisation des femmes ici en Guinée Bissau.
A cela s’ajoute, le Ministère des femmes et des enfants qui parle également des difficultés que rencontrent les femmes. On peut dire qu’aujourd’hui on est sur la bonne voie grâce au Président de la République, le Général Umaru Cissoko Embalo, parce que dernièrement il a fait une politique de la promotion de la jeunesse et des femmes. Je pense que dans sous peu de temps on apprendra une bonne nouvelle par rapport à l’automatisation des femmes et des jeunes ici en Guinée Bissau.
Ce qu’il faut noter, que malheureusement il n’y a pas une politique auparavant qui accompagne la scolarisation des jeunes filles. C’est aussi notre préoccupation. Raison pour laquelle, dernièrement on a défendu un réseau pour la cause des jeunes filles. On va faire aussi une inclusion avec les femmes pour défendre leurs intérêts et créer aussi des opportunités pour qu’elles puissent avoir la voix dans la société et défendre leurs droits. C’est un projet que nous comptons mettre en œuvre d’ici la fin de cette année et qui sera présenté, pas seulement pour la Guinée Bissau, mais des pays de la sous-région seront invités pour qu’on puisse faire une union.
Quel est votre apport dans la vie de cette nation notamment dans le cadre de la défense des droits des femmes ?
Comme vous le savez en Afrique et dans le monde le leadership et la participation des femmes à la politique sont limités. Donc, en tant que femme, je défends la cause de ces braves femmes. Parce que les femmes sont sous représentées en tant qu’électrices ainsi qu’aux postes de décisions. Que ce soit dans les fonctions électives, la fonction publique, le secteur privé ou le monde universitaire. Cela en dépit de leurs capacités avérées en tant que leaders et agents de changement et leurs droits à participer de manière égale à la gouvernance démocratique. Nous nous efforçons de soutenir des mesures régionales en tenant compte de la dimension genre afin de promouvoir le leadership et la participation des femmes dans la politique, le gouvernement, les entreprises et la société et aussi d’influencer les cadres juridiques et les politiques régionales et nationales afin d’accroître un leadership et la participation politique des femmes ici en Guinée Bissau. On fera un effort pour qu’on puisse encore soutenir les femmes. C’est ça mon objectif en tant que femme.
Autre sujet que vous aviez abordé lors du forum panafricain des leaders, c’est celui relatif au rôle de la femme africaine dans les médiations de conflits en Afrique. Pouvez-vous nous en parler davantage à ce sujet ?
Oui, vous avez raison, il a été question effectivement des impacts négatifs que subissent les femmes à cause des conflits. A cette occasion, j’ai dit que les femmes doivent créer des réseaux panafricains ou leur objectif va être d’atténuer leurs vulnérabilités ainsi que de leurs enfants dans les conflits armés en Afrique. La formulation et le lancement d’un programme de paix et de sécurité pour l’Afrique en matière de genre et la création d’un programme femmes Africa qui mettra l’accent sur le renforcement du rôle des femmes dans la prévention des conflits et la médiation en fournissant une plateforme pour le plaidoyer stratégique, le renforcement de capacité et le réseautage. Ces programmes aussi viseront de sorte que les processus de paix en Afrique soient façonnés avec la contribution du leadership et de la participation des femmes dans les médiations de conflits en Afrique. C’est vraiment important. Ça va aider beaucoup plus dans les médiations de conflits. Parce que comme vous le savez, quand il y a des conflits en Afrique, surtout des conflits armés, ce sont les femmes qui souffrent plus parce que dès fois elles sont violées ou ce sont leurs enfants qui sont morts. Donc, les femmes doivent avoir une place de choix dans les résolutions de conflits armés en Afrique.
Quelles ont été vos recommandations pour impliquer ces femmes dans le processus de réglementation de conflits en Afrique ?
J’avais suggéré à ce qu’elles créent des opportunités stratégiques dans les organismes internationaux ou bien dans nos communautés comme la CEDEAO ou l’Union Africaine pour que des femmes puissent aussi avoir des opportunités de prendre des décisions et de donner des conseils en tant que femmes. Parce que comme vous le savez, pendant des conflits dans n’importe quel pays en Afrique ou partout dans le monde, les femmes souffrent le plus. Parfois on est violée, dès fois on n’a rien à donner à manger à nos enfants. Donc, vraiment les femmes doivent être prises en considération dans les opportunités des places stratégiques dans les organismes nationaux et internationaux.
Pour amoindrir les tracasseries militaires dans l’espace CEDEAO, il est impérieux qu’elles soient bannies surtout il faut qu’on prenne des mesures de sécurité aussi voir les commissaires de commerce, de douanes pour la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace Cedeao. Il faut qu’on finisse avec ces tracasseries. Parce que dans ce cas aussi, les femmes sont victimes. Ce sont elles qui font le commerce. Dès que certaines femmes laissent leurs maris et enfants à la maison pour aller traverser les frontières avec leurs produits de pagnes pour avoir des bénéfices, elles sont victimes d’agressions sexuelles, de vols, au niveau des frontières. Donc, il faut vraiment que la communauté de la Cedeao prenne la mesure du problème pour en finir complètement. C’est vraiment important.
Nous sommes au premier mois de janvier 2023, dites-nous vos perspectives à court, moyen et long terme ?
Les perspectives consistent à défendre les politiques surtout en Guinée Bissau pour une inclusion des jeunes dans les opportunités créées dans la politique publique du pays. Je défends aussi à ce que nous jeunes travaillons selon nos propres initiatives sans attendre le gouvernement en prônant la paix et le développement du pays. Donner notre contribution. Et puis on doit aussi par exemple créer un agenda africain et appeler les autorités pour qu’elles puissent entendre nos préoccupations et aussi pour qu’elles puissent se doter de moyens pour contribuer à aider la jeunesse pour qu’on puisse avancer et développer nos programmes. On compte créer des programmes avec des Ambassades dans chaque pays africain pour la jeunesse africaine, faire des interactions entre les pays africains et même avec des pays européens. Comme vous le savez, le FIJA ce n’est pas seulement pour l’Afrique. On a notre Président au niveau international, on a aussi une représentation en Europe. Donc voilà pourquoi on a appelé les jeunes avec les Ambassades, c’est pour créer une internationalisation entre les jeunes des différents pays pour qu’on puisse faire des échanges et créer des opportunités de développement du continent africain et pour tous les pays qui sont dans ce forum international. Il faut aider notre continent à atteindre les objectifs de l’Agenda de l’Union Africaine 2063.
Quel est votre appel à l’endroit des autorités ?
J’appelle les autorités des pays africains à promouvoir significativement des bonnes initiatives pour des jeunes dans les domaines de l’éducation, la formation professionnelle et académique, technique et scientifique, l’entrepreneuriat même dans la culture et dans les sports pour valoriser les activités de la jeunesse. Il faut aussi créer des mécanismes pour donner des opportunités pour qu’on puisse éviter l’immigration irrégulière des cadres africains dans les autres continents.
Votre mot de la fin.
D’abord, je tiens à vous remercier pour cette opportunité que vous m’offrez à travers votre organe de presse afin que je puisse m’exprimer sur les causes des femmes. Pour terminer, en tant que femme africaine et leader politique, c’est de demander à la jeunesse à l’union sacrée et après manifester leur indignation. Parce que les politiciens utilisent la jeunesse pendant les élections comme leur moteur. Et après les élections, la plupart des jeunes ne sont pas reconnus et récompensés. Donc, on doit faire une révolution constructive pour que notre revendication soit prise en compte.
Propos recueillis par Oumar M’Böh et transcrits par Ahmed Sékou Camara
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