Mon cher Bah Lamine !
Je ne crois pas en la nouvelle de ta disparition mon cher frère, amis, compatriote et conseiller Bah Mamadou Lamine. Qui va finalement me répondre en Inbox , m’encourager, me conseiller et m’appeler sur WhatsApp pour échanger sur les grands enjeux de notre pays surtout que mon frère Thierno Monénembo m’a pratiquement abandonné depuis le virement á 360 degré de la direction du vent opposé á la transition militaire et surtout à un mauvais moment mais plein d’espoir où nos amis activistes se sont sciemment fait arrêtés de manière spectaculaire comme dans un film du 28 Septembre 2009 pour attirer de manière malveillante l’attention du monde vers la Guinée et réveiller en certains compatriotes habitués des faits le démon des manifestations de rue et de la violence gratuite.
Si j’avais un tout petit pouvoir, j’allais dire á notre Dieu commun de te garder encore parmi nous jusqu’á la fin de cette transition pour te permettre d’aller transmettre aux autres et particulièrement á Camara Laye et à William Sassine un message plus optimiste sur l’avenir de notre nation. Hélas!
Mon frère Bah Lamine, lors de notre dernière conversation inachevée comme toujours et pendant ton séjour canadien, tu m’as dit ceci dans ton français Abidjanais: « Mon frère, notre génération est une pourriture. La solution au problème de la Guinée, est de prendre cette pourriture dans un sac et la jeter en mer et une nouvelle génération de Guinéens reformatés poussera comme des champions après la pluie sans rien comprendre de notre passée de menteurs, voleurs et d’ethnos. »
En réponse, je t’ai dit ceci : » Frère Bah Lamine, c’est plutôt le contraire. Votre génération n’est pas un déchet comme tu le penses. Nous avons besoin de votre expérience et de vos coups de gueule pour comprendre les causes de nos frustrations et notre situation actuelle pour mieux construire l’avenir. Vos tribunes sont des enseignements pour nous et surtout des remèdes aux maux qui nous gangrènent comme l’instrumentalisation de l’ethnie par l’élite guinéenne et l’enrichissement illicite .En guise d’exemple, vos derniers échanges par presses interposées avec notre sœur et mère Saran Daraba Kaba sur les causes de l’échec de la première initiative d’industrialisation de notre pays pendant les premiers régimes sous Sékou Touré et Lansana Conté ont été pour notre génération deux cours magistraux de deux professeurs appartenant á deux écoles d’ une même Université et ces deux écoles continueront á avoir des disciplines en Guinée même si nous vous jetons dans les abimes de l’océan atlantique. » Je n’avais pas réussi á te convaincre ce jour et sûrement jusqu’au aujourd’hui, tu n’es pas convaincu malgré que Kassory Fofana, Mohamed Diané, Oyé Guilavogui et Amadou Damaro Camara sont aujourd’hui en prison pour les causes que tu dénonçais ce jour. Et aujourd’hui, c’est en cette réponse que je crois car malgré ta disparition, ton école demeurera aussi longtemps que la Guinée existera et la lutte continuera pour la construction d’une « alliance Nationale » autour d’un « agenda national commun » comme cette période transitoire qui nettoyer dans la justice nos déchets au bénéfice d’une nouvelle Guinée comme tu l’espérais.
Aujourd’hui, en toi Bah Lamine, la Guinée perd un bon guinéen, un travailleur inlassablement, un historien, un activiste des droits de l’homme, un journaliste d’investigation et d’analyse courageux et libre dans l’expression de sa pensée et de ses convictions, un amoureux de sa communauté. Le Fouta Djallon perd en Bah Lamine, l’un de ses dignes fils, une de ses bibliothèques et l’un de ses fervents défenseurs et têtes pensantes.
In Inbox et dans ton compte WhatsApp, je continuerai toujours de t’écrire comme si rien n’était et cela dans l’espoir de trouver en ta progéniture un autre Bah Lamine encore plus ouvert á la diversité, au travail bien fait et á l’humour comme tu l’as été.
Repose en paix frère et maître Bah Lamine auquel j’ajoute Mamadou pour ne point te confondre á un autre car tu as été unique en ton genre.
Merci, Merci, Merci…comme tu aimais clôturer tes conversations.
Ton frère Keamou Bogola HABA
Coordinateur National du FNDT