C’est la question qui revient souvent en débat dans des milieux politiques, intellectuelles, de la société civile et même au sein même des organes de la transition. En tout cas, le souhait d’en arriver à cet idéal est largement exprimé.
Faire de cette transition la dernière en République de Guinée pour enfin emprunter le véritable chemin de la construction démocratique et de l’Etat de Droit.
Nombreux observateurs s’accordent sur le fait que la plus part des transitions militaires interviennent lors que les Constitutions sont violées, les institutions républicaines piétinées, les valeurs démocratiques bafouées, les droits et libertés individuelles et collectives menacées, la gangrène de l’Etat et de l’administration par la corruption à grande échelle ainsi que les menaces liées à la sécurité intérieure et extérieure. Comme pour dire que derrière tout mauvais dirigeant, il y a un putschiste qui se prépare. Pour d’autres après la transition de 1984 et de 2008 suites aux décès des Présidents Ahmed Sékou Touré et Lansana Conté, celle intervenue le 5 septembre 2021 contre Alpha Condé prendrait sa source dans la transition de 2009-2010.
La non adoption par referendum de la Constitution de 2010 qui a permis à Alpha CONDE de gouverner pendant 10 ans jusqu’à son changement, malgré qu’elle soit la mieux élaborée pour avoir pris en compte l’indépendance des institutions, la mise en place des organes de défenses des droits de l’homme, la limitation des mandats, entre autres… L’argument phare utilisée par ses pourfendeurs a été qu’elle n’a pas été soumise au peuple et pire à un CNT (Conseil National de Transition) qui n’avait aucune légitimité.
Plus de dix (10 ans), l’autre erreur que risque de commettre cette autre transition et ouvrir des impasses, c’est de la rendre non inclusive et ses actions non consensuelles. Celles-ci risquent d’être le talon d’Achille de la transition conduite par le Colonel Mamadi Doumbouya. Une transition qui a vu les membres de ses organes non élus par le peuple a besoin du maximum de consensus pour guérir son déficit de légitimité.
Pour ce faire, ceux qui représentent l’organe centrale et de définition, d’orientation stratégique, garant de la sécurité et de la cohésion nationales, de la stabilité et de la paix (CNRD) doivent tout faire pour gagner ce pari important pour la survie de notre démocratie.
La charte de la transition ne nous a-t-elle pas annoncé à son préambule, « la nécessité d’un transition inclusive et impartiale ? » Un chronogramme, un referendum et des élections rejetés par une frange importante des forces vives, nous conduirons vers des lendemains incertains, comme nous enseigne l’histoire récente du double scrutin du 22 mars 2020. Parce que les mêmes causes produisant les mêmes effets.
Le dialogue pour trouver un consensus avec les acteurs majeurs et importants de la vie socio-politique de notre pays afin d’assurer une meilleure inclusivité est fondamentale et inéluctable pour la réussite de cette transition et d’en faire peut-être la dernière.
Ahmed Tidiane Sylla
Conseiller National
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