Le colonel-président, Mamadi Doumbouya, Chef de l’État, a lancé officiellement ce mardi 22 mars 2022, les Assises nationales de vérité et de pardon. La cérémonie s’est déroulée au Palais Mohamed V de Conakry. Elle a connu la présence des personnalités publiques représentants d’institutions républicaines, notamment de la cour suprême, de la cour des comptes, de la haute autorité de la communication, du conseil national de la transition, d’acteurs politiques, de ceux de la société civile, des ambassadeurs accrédités en Guinée mais aussi des membres du gouvernement de la transition et cadres du secteur privé et public…
Dans son discours de circonstance, le colonel Mamadi Doumbouya a rappelé les raisons de l’organisation des assises nationales, du rôle que doit jouer chaque guinéen et chaque guinéenne pour non seulement, la réussite de ces concertations mais aussi et surtout pour le développement durable de la nation guinéenne.
Ci-dessous quelques extraits de son discours : « Le 5 septembre 2021, je vous ai fais la promesse à porter à bout de bras cette volonté, notre volonté, notre aspiration de pardon et de rassemblement ; se rassembler pour avancer, se retrouver pour pleurer ensemble, parce que nos blessures sont communes, nos colères sont aussi connus.
Au regard de notre société, l’on constate que quelque chose ne fonctionne pas ; aujourd’hui le tissu social est fragilisé et les causes de cet état de fait sont multiples et complexes. Cependant, un effort se situe, les responsabilités s’imposent enfin à nous tous partant de ce constat, j’ai tenu à l’organisation de ces assises nationales dénommées journées de vérité et pardon, pour ainsi donner une occasion historique et unique aux guinéens de se regarder en face, bien en face les yeux dans les yeux et de se parler franchement à cœur ouvert cette foi si. C’est à nous et à nous seuls que revient cette initiative. La réussite de cette épreuve importante de la vie de notre nation passera par une prise de conscience collective et individuelle… c’est maintenant que jamais que nos cœurs et nos esprits doivent se libérer. Ici, l’enjeu est comment assurer notre histoire dans toute sa grandeur et sa facette la moins lumineuse pour avancer. Nous le devons aux générations futures et pour cela je compte sur le patriotisme et le volontarisme de toutes les parties prenantes pour y arriver tous ensemble.
Les assises nationales sont au dessus de toute considération politique, ethnique, religieuse de notre nation. Elles faciliteront le vivre ensemble, j’en appelle donc à l’implication des acteurs politiques, culturels, religieux et socio professionnels pour conférer à cet évènement toute la réussite qu’il mérite… aucun guinéen n’est mieux que d’autre, c’est pourquoi il est de notre devoir à tous de dépasser nos ressentiments et taire nos rancœurs. Car, chacun de nous dans ce pays a subi une brutalité, les plaies sont là, il est temps qu’on les nettoie, qu’on y apporte les pansements pour les guérir, bien que les cicatrices resteront mais seront l’expression la plus nette de nos pardons respectifs. Pour la patrie nous devons tous consentir de sacrifice et c’est à ce prix que nous irons de l’avant.
De mon côté, ma détermination pour servir notre nation est totale et je ne reculerai pas, un de mes combats à la tête de notre pays est d’offrir aux prochains dirigeants, une nation rassemblée, unie, forte et prospère. Un état ou le vivre ensemble ne sera plus un rêve ; je rêve d’une Guinée tout court comme du temps de nos pères, de nos grands pères, donnons nous cette chance… du haut de cette tribune, je demande à chacun d’écouter le mal de son voisin, de s’offrir à soi même et aux autres à la transparence et la vérité ; la vérité oui, celle qui donne un sens à ces assises nationales ; la vérité qui est synonyme de repentir, de reconnaissance de nos torts, celle qui nous a réunis à l’occasion de ces assises. Cette vérité là nous demande et si on s’écoutait maintenant, et si on se parlait à présent.
Ces journées de vérité et de pardon s’étendront pendant six (6) semaines (22 mars 2022 au 29 avril 2022), j’ai instruit le premier ministre chef du gouvernement de mettre en place un comité national des assises pour coordonner l’ensemble des activités durant cette période. Je pense que pendant cette période on se parlera enfin, on exprimera des paroles patriotiques, libératrices, réparatrices à travers des discussions apolitiques et émancipatrices ; nous nous parlerons en toute fraternité et nous en sortirons grandis, unis, fort, plus rassembler et prêt à relever ensemble tous les défis du développement et de prospérité de notre chère patrie » a-t-il souhaité.
Oumar M’Böh de retour du Palais Mohamed V pour lavoixdupeuple