Les conseillers nationaux du conseil national de transition ‘’CNT’’ ont entamé dimanche dernier, une mission à l’intérieur du pays. Objectif, rencontrer les populations des trente neuf (39) collectivités du territoire national pour mieux connaître les préoccupations des populations à la base, avant la rédaction de la nouvelle constitution et des textes de lois.
Ce jeudi 3 mars 2022, l’ancien député, consultant et président du parti Mouvement pour la République »MPR », honorable Cheick Tidiane Traoré a au cours d’une interview qu’il a bien voulu accorder à notre rédaction, estimant que cette démarche des nouveaux conseillers est positive. Lisez Exclusif !!!
Lavoixdupeuple : Bonsoir honorable Cheick Tidiane Traoré, les conseillers nationaux ont entamé dimanche dernier, une mission à l’intérieur du pays. Quelle est votre lecture en tant qu’ancien député ?
Honorable Cheick Tidiane Traoré : Ma lecture, c’est que c’est un exercice de créativité qui est positif dans la mesure où, ces conseillers ne sont pas l’émanation du Peuple, c’est-à-dire, ils ne sont pas pour l’instant la représentation nationale que doit être l’Assemblée nationale dont ils font office. C’est vrai qu’ils ont été choisis par les forces vives de la nation. Donc, pour avoir la légitimité de ce qu’ils font comme travail, il faut qu’ils aillent dans une approche participative ; aller demander à la population à la base, qu’est ce qu’elle souhaite dans la nouvelle constitution ? Quelles démarches elles leur prescrivent dans le cadre de l’atteinte des objectifs de la réconciliation et de l’unité nationale et les trois autres grands chantiers ambitionnés par le comité national du rassemblement et pour le développement (CNRD). Une fois que cet exercice est terminé, ils reviennent à Conakry pour transcrire ces éléments et voir dans quelle mesure avec les constitutionnalistes faire transpirer cela dans notre nouvelle constitution pour que ça soit un texte qui nous ressemble sur le plan culturel que ça ne soit pas seulement du copier coller. Mais l’exercice ne serait pas complet, si après avoir fini de faire la rédaction, ils ne reviennent pas cette fois-ci de manière itérative pour aller rendre compte à ces populations qui avaient été consultées pour que les conseillers leur disent est ce que ces populations se reconnaissent là dedans ? Est ce que les messages qui leur avaient été confiés, s’ils ont été fidèles dans la transcription ? S’il y a des ratés, faire des corrections ; c’est après cela maintenant qu’une version presque définitive de la nouvelle constitution peut rentrer dans le cadre du processus de validation par voix référendaire.
Donc selon vous, les conseillers doivent repartir vers les populations après avoir fini la première rédaction ?
Absolument, absolument.
Mais est ce qu’ils trouveront les mêmes personnes qui ont été rencontrées lors de la première mission ?
Vous savez qu’à l’occasion de chaque consultation, il y a des leaders naturels qui se dégagent et qu’il faut identifier. Donc, au retour, c’est à travers ce répertoire de leaders naturels ou de droit qui sont sur le terrain qu’il faut mobiliser pour leur dire on vient vous rendre compte. Et à travers les autorités locales, il y aura la mobilisation de la même base pour venir faire le compte rendu, c’est un exercice très facile.
Ces conseillers ont un délai de dix (10) jours, pour rencontrer les populations des 39 localités sur l’ensemble du territoire national, est ce que ce délai est suffisant pour faire le travail ?
Oui bien sûr, dès lors qu’avant leur arrivée les autorités locales à la base ont informé les populations ou leurs représentants ; je pense que c’est suffisant pour un exercice surtout que le travail peut être dématérialisé partout où vous vous trouvez avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication ; il y’a même la possibilité de continuer l’exercice de consultation de manière dématérialisée même quand ils seront en train de travailler à Conakry.
Dès qu’ils vont rentrer de l’intérieur du pays après cette première phase de consultation, ils deviennent les mandants du Peuple ?
Oui, après leur retour de cette consultation, ils ont maintenant un mandat du Peuple, c’est-à-dire détenteurs d’un mandat du peuple et peuvent vraiment s’en orgueillir.
Vous êtes un ancien député, quels conseils avez-vous pour ces nouveaux conseillers nationaux pour une transition réussie, étant donné que le CNT fait partie des organes de cette transition ?
C’est apprendre, étant donné qu’ils ne viennent pas pour succéder à des députés, au moins qu’ils s’approchent beaucoup de la mémoire administrative de l’Assemblée nationale ; il y a des services techniques qui constituent la mémoire continue et permanente de l’institution. Je demande donc aux conseillers de se rapprocher de ceux-ci pour qu’ils puissent apprendre. Ensuite, en leur sain je sais qu’il peut y avoir certainement des constitutionnalistes, mais qu’ils aillent consulter au besoin les universitaires dans les différentes Universités du pays. Pour moi, il faut que le débat aille vers l’élite après la première mouture. Dès qu’ils feront cela, un travail de qualité sera au rendez-vous.
Merci beaucoup honorable Cheick Tidiane Traoré
C’est à moi de vous remercier.
Propos recueillis par Oumar M’Böh
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