La succession d’Alpha Condé fait polémique et divise dans le RPG, orphelin de lui.
La lutte est ouverte, avant l’heure, les ambitions des uns et des autres ne sont plus cachées, quand bien même elles ne sont pas encore officiellement exprimées.
Certains convoitent le parti alors qu’ils sont incapables de le prendre et d’en être le candidat idéal. D’autres veulent être candidat pour être candidat, mais n’ont aucune chance d’y arriver, parce qu’ils n’ont pas les faveurs des militants et ne peuvent revendiquer aucun combat mené dans le passé pour nourrir pareille ambition.
A ces deux premiers groupes qui se disputent, d’autres se font entendre, parmi eux:
Certains sont intéressés à prendre le parti qui se savent incapables d’être un bon candidat, et d’autres, ne sont intéressés qu’à la candidature du parti mais qui n’ont ni la patience ni la connaissance du parti pour le diriger.
Ce dernier lot, croit que la tête du parti est un tremplin sûr.
Dans les couloirs et entre les quatre murs d’un parti qui se cherche leader et successeur de l’emblématique Alpha Condé, nos projecteurs seront braqués sur les noms de personnalités qui se disputent l’héritage du père dont les ambitions semblent désormais irréconciliables.
Parmi ces gens, il y a: les favoris, les disqualifiés et les faiseurs de roi.
1- Les disqualifiés
Ce sont des noms qui ont fait le beau temps sous l’ancien régime mais qui sont aujourd’hui, considérés de traitres, de méchants, et même par d’autres de responsables de la chute brutale du régime.
C’est Dr Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense nationale. S’il était considéré quelques mois avant le coup d’État du 05 septembre, le gardien du temple, il est aujourd’hui détesté de tous et aimé de personne. Nombreux militants et responsables du parti l’accusent de tous les malheurs du parti. L’homme n’a aucune chance de succéder à Alpha Condé pour son divorce acté avec la base du parti.
Ensuite, Dr Mamadou Ballo. C’est aussi un mal aimé du parti. Son nom est loin de faire l’unanimité. Des jeunes du parti affirment que Dr Mamadou Ballo a fait moins pour eux. Il a coupé le Pont avec les structures et, il est devenu trop sélectif dans ses amitiés. Il a contribué à diviser la jeunesse du RPG.
Bantama Sow, il nourrit aussi des ambitions. Mais il n’inspire pas grand-chose. Son nom fait défaut, il ne compte pas dans l’opinion et son mot ne fait pas le poids dans le RPG. C’est donc ni le poids ni la voix.
Saloum Cissé. C’est un grand nom dans le RPG mais il reste un homme sans personnalité et sans assise. Il est renfermé. Donc, il n’a pas de chance.
Nb: Les quatre ont un point en commun. Ils sont moins éloquents et très renfermés.
2- Les favoris
Ils sont très moins nombreux. Ils se comptent au bout du doigt. Il y a tout d’abord:
Amadou Damaro Camara, ancien Président de l’Assemblée nationale déjà successeur potentiel du professeur Alpha Condé.
En tant que dauphin constitutionnel , sous son magistère, mais, l’homme a rencontré sur son chemin un certain Colonel Mamadi Doumbouya. On peut alors parler de destin contrarié, mais faut-il conclure pour autant à un futur impossible ou un rêve brisé? Il s’est imposé comme une grande figure du parti et un pilier de l’ancienne majorité. En plus de sa personnalité forte, son parcours récent incline à le prendre au sérieux. Il semble disposer d’un capital politique personnel que les prochaines élections pourront confirmer ou non. Il se dit déjà qu’il est bien implanté en Forêt, qu’il a su se faire une place et un nom en Haute Guinée. Quoi qu’il en soit, aux yeux de ceux qui parient sur lui, il a des atouts et une envergure pour maintenir l’unité du parti menacée et mettre tout le monde d’accord pour la succession et la sauvegarde de l’héritage, un enjeu qui divise.
Damaro, serait-il l’homme de la situation dans le parti et un des prétendants sérieux à la Présidence de la République ? Une question posée aux militants de son parti et une réponse attendue des électeurs.
Dr Ibrahima Kalil Kaba,
Ancien ministre des Affaires Étrangères. Il est très peu connu des structures de l’intérieur. Mais il bénéficie d’une grande adhésion des jeunes communicants et certaines structures du parti ici à Conakry.
Il est celui qui donnait à boire et à manger aux jeunes désœuvrés du RPG. Il est celui surtout qui a favorisé l’engagement de nombreux jeunes à la fonction publique.
Mais son manque de charisme, son côté asocial, et un non initié de la politique guinéenne seront un frein à son éventuelle prétention au parti, un handicap insurmontable dans ses velléités présidentielles. Le rôle de second et d’exécutant zèlé semble mieux lui réussir.
Diakaria Koulibaly, ancien ministre des Hydrocarbures.
Il se dispute avec Dr Ibrahima Kalil Kaba la jeunesse du parti.
Il est aussi un autre bienfaiteur, qui a réussi à fédérer les peuls du Wassolon et les malinkés de Mandiana. A la différence du Dr Kaba, Diakaria Koulibaly a un fief qu’il peut revendiquer. Mais qui est loin d’être suffisant pour espérer conquérir le RPG. Il a besoin d’ouverture vers les autres communautés. Selon des indiscrétions avec ou sans le RPG, il se lancera dans la course à la magistrature suprême. L’évidence est qu’il réussira à emporter avec lui de nombreux jeunes du parti. Son milieu est représentatif de la diversité du pays.
Nb: Les trois (03) ont un point en commun. Ils sont tous bien formés. Leur niveau est au dessus de la moyenne.
2- Les faiseurs de roi
Cette troisième catégorie a aussi des intentions de briguer la tête du RPG. Mais elle moins de chances pour plusieurs paradigmes socio-culterels et politiques.
Mais son soutien est impératif pour chacun des favoris.
Il s’agit de:
Dr Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier ministre.
Il faut un miracle divin de voir un fils d’une autre région que la Haute-Guinée, diriger le RPG.
Kassory a une ambition présidentielle même si le destin ne suit pas forcément.
Mais, si Kassory n’a pas réussi encore à briller dans les élection, n’a pas de fief connu, ni de poids électoral établi, il n’en demeure pas moins un nom connu de tous de l’échiquier politique national, une belle gueule politique.
Ayant de faibles chances de s’emparer du RPG, s’il décide d’y rester, il peut jouer un grand rôle en se rangeant derrière le candidat le mieux placé qu’il peut contribuer aussi à choisir. Mais, tout porte à croire que s’il n’est pas choisi, il sera son propre candidat.
Papa Koly Kourouma, ancien Ministre et allié du RPG-ARC-EN-CIEL.
Il pèse moins dans l’électorat de la Forêt mais sa voix compte et sa personnalité également. Il est bien derrière un candidat mais jamais devant. Il est fait pour accompagner en politique et non pour être accompagné. C’est un allié avec des droits limités.
Bah Ousmane, ancien Ministre.
Il représente le symbole de la diversité au sein du RPG. Sa présence est un joli et bon mélange d’un équilibre régional. Il n’a aucun poids politique mais il compte dans l’Équilibre de la diversité ethnique. C’est aussi un allié qui ne doit pas avoir des ambitions démesurées.
Nb: Les trois (03) ont un point en commun. Ils croient malheureusement à leur destin présidentiel alors que ce n’est pas le cas.
Bref, cette analyse n’est pas définitive. Elle porte sur ceux qui ont manifesté le désir de succession ou des noms supposés dans la course qui ont fuité.
Marouane, éditorialiste.