Le Ministre des Mines et de la Géologie, monsieur Moussa Magassouba a décrit le mardi 21 décembre 2021 devant les responsables de la société minière de Dinguiraye (SMD), les conditions ‘’déplorables’’ dans lesquelles vivent les travailleurs de cette Société depuis plusieurs années. Une situation qui peut être selon l’ancien directeur général de la SAG S.A ‘’un facteur de frustrations’’ pouvant amener les travailleurs à déclencher des grèves au sein de cette société.
Il l’a dit en marge d’une rencontre de négociation entre la direction générale de la SMD et le syndicat des travailleurs. Une réunion extraordinaire qui a eu lieu dans la salle de réunion de son département. Selon le ministre des Mines : « L’objectif de cette réunion extraordinaire avec les responsables de la SMD, les membres du bureau syndical et la CNTG, c’est de faire en sorte que le travail reprenne le mercredi 22 décembre et également inviter les responsables de cette société à l’instauration d’un dialogue francs entre entrepreneurs, travailleurs et l’État ; parce que le constat est qu’il y a une rupture de communication entre les travailleurs et les responsables de la SMD » a-t-il déclaré.
Le Ministre a saisi l’occasion pour faire une description de la vie des employés de la société SMD en disant que ceux-ci doivent être mis dans des conditions leur permettant de mieux travailler pour un rendement meilleur. Il décrit : « Il n’y a pas des lieux de loisirs où les travailleurs peuvent aller se recréer. Donc, pas de lieux de divertissement, pas de plages, c’est travail dormir, travail dormir, avec toutes ces frustrations, les travailleurs vont toujours avoir des revendications ».
Pour le ministre des Mines, lorsque les sociétés minières arrivent à satisfaire les besoins primaires des communautés (femmes et jeunes) et des employés, paient les redevances et taxes à l’État, il y aura moins de grèves : « Les sociétés minières doivent construire des infrastructures notamment des écoles, des pistes rurales, fournir de l’eau et de l’électricité, construire des centres de santé, des mosquées, des églises, financé les projets maraîchers pour les femmes. Aussi, instaurer un dialogue permanent avec leurs syndicats qui sont leurs partenaires qui les aideront à relever les défis. Donc, les responsables de sociétés doivent lors des échanges, avec les syndicalistes satisfaire les revendications de ceux-ci et faire des promesses sur celles qu’ils ne pourront pas satisfaire à l’immédiat, mais dans le futur » a-t-il conseillé.
Il dira aussi que : « Les syndicalistes sont non seulement des employés des sociétés, mais aussi que ces sociétés appartiennent aux syndicalistes. Donc, ils ont un rôle de défendeur de leurs collègues à qui ils doivent dire la vérité pour un changement de comportement. Car l’intérêt de la société constitue leurs intérêts ».
À en croire le ministre des mines, « les Guinéens veulent travailler, mais ils ne sont pas bien traités par certaines sociétés minières. Il y’a aussi un manque de confiance du Chef de l’État de certaines sociétés, et même par nous ministres. Ce sont des choses qu’il faille corriger pour être performant. Donc, à partir du premier semestre de 2022, vous devez penser à des investissements dont celui relatif à un centre de formation de référence dans cette localité qui sera un exemple pour la Guinée et pourquoi pas pour toute la sous-région. Il ne faudrait pas que la grève des travailleurs impact cela. Le préavis de cette grève sera suspendu tout à l’heure par le bureau syndical » a-t-il conclu.
Oumar M’Böh