Le 64ème Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est achevé le dimanche 10 décembre 2023, à Abuja dans la capitale fédérale du Nigéria.
À l’issue des travaux, les dirigeants ouest-africains ont décidé de lever l’interdiction de voyage pour le président de la Transition et le Premier ministre Maliens dans l’espace Cedeao. Selon le communiqué final de la session, les responsables de l’organisation ont maintenu les sanctions contre le Niger et appelé à la libération de l’ancien président Mohamed Bazoum.
Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la CEDEAO ont examiné plusieurs mémorandums dont celui relatif aux processus de transition en Guinée, au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Pour ce qui est de la Guinée, le rapport final de cette rencontre souligne qu’aucun progrès significatif n’a été réalisé dans la mise en œuvre des activités.
« Concernant la Guinée, la Commission a rappelé le chronogramme de transition consolidé couvrant dix (10) points prioritaires, qui a été élaboré conjointement et a fait l’objet d’un accord entre les autorités de transition et la CEDEAO en octobre 2022. Toutefois, la Commission a noté que, un an après l’approbation du chronogramme de transition, aucun progrès significatif n’a été réalisé dans la mise en œuvre des activités », regrette le Conseil de Médiation et de Sécurité de la CEDEAO.
L’organisation ouest-africaine conditionne la levée des sanctions à une Transition rapide au Niger. À ce sujet, la réunion a désigné les chefs d’État du Bénin, Patrice Talon, du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé et celui de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, pour mener la médiation avec le Conseil national pour la sauvegarde de la partie (CNSP). Sur le plan de l’actualité politique dans la région ouest-africaine, la rencontre a clairement rejeté l’Alliance des États du Sahel (AES).
Au cours de la session, le président du Nigeria, Bola Tinubu, président en exercice de la Cedeao a estimé que le régime militaire perturbait la volonté populaire. Il souligne à ce titre l’engagement continu de la Cedeao pour des « plans de transition réalistes » et un soutien matériel pour restaurer la démocratie.
Le président nigérian a saisi l’occasion pour qualifier la création de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger), créée à Bamako en septembre 2023, de « tentative fantôme ». Une initiative qui vise, selon lui, à détourner l’attention de la quête démocratique et de la bonne gouvernance.
S’agissant des troubles en Sierra Leone et en Guinée-Bissau, la Cedeao a mis en garde contre les changements de gouvernements inconstitutionnels. Elle a manifesté son soutien aux gouvernements démocratiquement élus, et indexé des violations de sanctions de la part de certains États membres.
Après ses constats, le Conseil a formulé les recommandations à soumettre à l’attention de la Conférence des Chefs d’État de la CEDEAO par rapport aux processus de transition en cours dans la sous-région. Ce sont :
- Accélérer l’opérationnalisation de la mise en place des mécanismes conjoints de Suivi et Évaluation pertinents convenus avec la CEDEAO, en particulier au Burkina Faso et en Guinée.
- Assurer des processus de dialogue véritablement inclusifs en vue du rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel.
- S’abstenir d’adopter de nouvelles postures de confrontation vis-à-vis de la CEDEAO.
- Permettre aux missions des médiateurs et des équipes techniques de la CEDEAO d’évaluer, dans les meilleurs délais, les progrès réalisés.
- Faire en sorte que le Conseil recommande à la Conférence d’exhorter les États membres, collectivement et individuellement, à assurer une unité d’actions au plan régional, en veillant au respect scrupuleux des décisions collectives prises au niveau de la Conférence.
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