Le 28 décembre approche, les regards s’aiguisent, et cette fois, la République a décidé de mettre la science au cœur du filtre. Ce mardi 4 novembre, au siège même de la Cour suprême, les sept médecins appelés à évaluer l’aptitude physique et mentale des candidats ont été installés. Leur nomination avait été arrêtée le 24 octobre par ordonnance. Ce n’est donc pas une simple annonce, mais un acte posé, engageant, acté, incarné.
Ils sont légistes, psychiatres, neurologues, spécialistes du corps humain et de l’esprit humain. Leur mission, chacun l’a entendu, chacun l’a mesurée : dire, avec méthode, savoir, rigueur et vérité, si ceux qui aspirent à diriger la Nation disposent des capacités scientifiques reconnues pour supporter le poids de l’État. La Constitution, et le Code électoral lui-même, donnent base et cadre à cette démarche. Ici, il n’est pas question d’opinion. Il n’est pas question de sentiment. Il s’agit de médecine.
Au nom du ministère public auprès de la haute juridiction, le procureur général Sidy Souleymane N’Diaye a insisté sur la probité attendue. La rigueur attendue. La neutralité attendue. Il a rappelé, dans ses mots, la responsabilité des membres du collège. Il a cité les textes, donné lumière aux fondements, avant de demander l’installation formelle.
Puis, à la barre, le président de séance Yaya Boiro a parlé du poids, de la sensibilité et de la discrétion nécessaires à cette tâche. Il a parlé de la nécessité de se tenir loin de toute pression. Il a parlé de la grandeur de l’État de droit, de la confiance dans les institutions.
Et lorsque le Pr Hassane Bah, médecin légiste et président du collège, a pris la parole, il a parlé d’un engagement de conscience. Il a parlé du serment d’Hippocrate. Et ses mots ont résonné.
Après l’audience, la Cour a présenté les locaux du collège, à Camayenne, à quelques centaines de mètres, comme pour dire au pays entier que le travail va commencer. Et que cette fois, l’aptitude des prétendants sera évaluée là où la République le demande : sur le terrain de la science, dans le respect strict de la loi.
Djoumè Sacko pour www.lavoixdupeuple.info








